Huit ans plus tard...

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- Non non non non non ! Putain c'est pas vrai !

Toutes mes recherches viennent de disparaître, l'ordinateur a rendu l'âme.

- Dis moi que tu avais un double dans une clé USB...

- Si seulement j'avais eu le temps d'en faire un.

Je m'affale sur la chaise avec un soupir résigné.

- Faut se rendre à l'évidence, ça fait deux fois qu'on nous fait ce coup-là en dix minutes. C'est pas les ordis qui marchent pas...

- Et tu voudrais que ça soit quoi ?

- Je te rappelle que tous nos sujets se sont enfuit et que l'un d'eux est un pro pour pirater les systèmes les plus complexes de l'informatique. Si on se bouge pas ils vont nous tomber dessus.

Un simple regard me suffit pour me donner raison, Tom a peur, lui aussi. Il s'assied en face de moi et me regarde avec, dans les yeux, une lueur de stress.

- Comment tu vas Sam ?

Prise au dépourvu par sa question, je ne répond rien et attends qu'il éclaircisse sa pensée.

- Je veux dire, comment tu gères le fait d'être arrivée ici sans souvenirs et de devoir traquer des gens sans savoir ce qu'ils ont fait ?

- Je sais ce qu'ils ont fait et ce qu'ils feront si on ne les arrête pas.

- Oui, bien sûr. Mais tu ne t'es jamais demandé pourquoi tu as la rage contre l'un d'eux en particulier ? Tu veux pas te souvenir de...

- C'est bon Tom, on en a déjà parlé. Je sais pourquoi j'en veux à Jason et je sais que les autres sont comme lui, c'est suffisant pour faire ce métier !

- Oui mais c'est pas suffisant pour vivre une vie normale !

- On ne vit pas une vie normale avec un métier pareil !

- Tu ne te souviens même pas de ton enfance Sam...

Je fais claquer ma langue contre mon palais et me lève avant d'avancer vers la porte.

- J'aimerais vraiment que tu arrêtes de te mêler de ce qui ne te regarde pas, Tom. Sur ce, bonne journée.

Alors que je claque la porte, l'alarme retentit. Les agents s'agitent tandis que les portes de sécurité se ferment et qu'une lumière rouge aveuglante s'allume et s'éteint en rythme avec l'alarme. Je cours presque jusqu'à la salle des caméras de surveillance et observe attentivement les écrans en face de moi. Quelqu'un se cache au deuxième étage. Et ce quelqu'un ressemble à la description qu'on m'a faite de Ben, le hacker qui supprime nos recherches à chaque fois qu'on est proche du but. Il faut qu'on l'attrape, sa fuite n'est pas une option. J'entends mes collègues qui courent dans le couloir, ils cherchent tous où se trouve l'intrus mais personne n'a pensé à venir ici.

Mes pensées s'entrechoquent quand je sors de la salle de surveillance, elles s'assemblent pour former un plan qui serait réalisable pour faire prisonnier cette vermine. Une fois au deuxième, je retiens un cri d'horreur, tout ceux qui sont montés ici sont soit mort, soit gravement blessé. Ils savaient que Ben se trouve ici, ils ne cherchent pas où il est, mais comment le fuir. Le bruit assourdissant de l'alarme m'empêche de penser correctement et l'atmosphère, semblable à celle d'un film d'horreur, m'étouffe. Nous ne sommes pas dans un film, tout cela est bien réel, et si je ne suis pas mon instinct de survie, je mourrai. J'entre dans la salle qui servait autrefois à la torture des plus immondes créatures que cette terre n'ait jamais portée et attrape ce qui me tombe sous la main : des ciseaux et un cutter. 

Ça ne devait pas être toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant