Épilogue

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La pluie commence à tomber sur Paris tandis que le jour se lève. À l'intérieur de la cathédrale, deux hommes se tiennent face à face. L'un porte un long manteau pourpre légèrement usé, l'autre un manteau noir et une épaisse capuche en mailles. Debout dans la semi-obscurité, David attend que Sabre prenne la parole. Comme le silence commence à s'éterniser, il se racle la gorge et décide de parler le premier.

-Tu voulais me voir, Sabre ? demande-t-il.

-Oui David. D'ailleurs, je pense qu'il est temps que tu saches mon vrai prénom.

-Quoi, tu ne t'appelles pas vraiment Sabre ? raille David.

-S'il te plaît, c'est sérieux. Et très important pour moi.

-D'accord, excuse-moi.

Sabre prend une grande inspiration avant de poursuivre.

-Je m'appelle Aiden Gladia. Et j'ai quelque chose de très important à te demander.

-Qu'est-ce que c'est ?

-Comme tu le sais, Élise a été capturée et se trouve au Grand Palais pour être exécutée.

-Oui, d'ailleurs je ne comprends pas pourquoi tu n'y es pas déjà.

Aiden réfléchit quelques instants. Puis il dit lentement, en choisissant ses mots :

-Je vais y aller, et la libérer. J'ai tout préparé maintenant.

-Préparé son sauvetage ?

-Ma mort.

Un long silence suit ces paroles. Un silence qui s'alourdit au fur et à mesure que les secondes passent.

-Je ne comprends pas, fini par dire David.

-Je ne suis pas un bon chef pour l'Ordre, explique Aiden. Et je ne pourrais pas être un bon père. Il ne me reste plus rien, à part mon fils Dekan. Il est la chose la plus précieuse que j'aie.

-Comment comptes-tu l'élever si tu es mort ?

-Je te demande de le faire.

Nouveau silence.

-Pourquoi moi ? demande David.

-Tu es mon meilleur ennemi ; la seule personne en qui j'ai suffisamment confiance désormais. Veille sur Dekan, et sur Élise. Je t'en prie.

-Je ne sais pas si tu te rends compte de...

-Si. Je sais très bien ce que je te demande. Un Templier qui élève le fils d'un Assassin. Mais il n'est pas obligé de suivre la même voie que moi.

-Aiden, pourquoi mourir ? Tu ne veux pas l'élever toi-même ?

-Bien sûr que si. Mais, ajoute-t-il avant que David ai pu dire quoi que ce soit, ma mort donnera l'illusion au peuple et aux Templiers que les Assassins vont disparaître. Ce sera la fin d'une ère, et le début d'une révolution. Tout le monde placera sa haine en moi, m'accusera de toutes les choses horribles arrivées récemment, et verra tout ça disparaître.

-Les Templiers sauront que c'est faux.

-Ils s'en douteront. Mais un seul saura la vérité.

-Moi.

Aiden hoche la tête d'un air grave. Mais il n'a pas tout à fait terminé. Il fouille un instant dans une poche intérieure de son manteau et en sort une vieille montre à gousset.

-Donne ceci à Dekan. Elle appartenait à quelqu'un qui m'était très cher.

David tend la main. Aiden pose la montre dans la paume du Templier qui replie ses doigts sur elle.

-Une dernière chose, continue Aiden.

-Quoi ?

-C'est toi qui devras me tuer.

-Pourquoi ?

-Comme je te l'ai dit... Je ne fais confiance qu'à toi. Et cela te fera bien voir par les Templiers. Il n'y aura que des avantages pour tout le monde.

-Mais je perdrais mon meilleur... ennemi, bafouille David.

-Je sais. Mais tu pourras veiller sur son fils.

Aiden tend sa main en direction du Templier. David réfléchit quelques instants, en pesant tout ce que l'Assassin vient de lui dire. Puis il lève la tête et empoigne la main tendue.

-C'est d'accord... Aiden.

Justice  ~  une histoire Assassin's Creed  ~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant