Chapitre 6

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Je passe par la trappe du toit et atterri sur le sol du QG. Pas de roulade cette fois, j'ai pas envie d'avoir un autre flash-back. Je me relève et pousse la porte qui donne sur le couloir. Je me dirige à grands pas vers le bureau de Patriarche, je tends la main vers la poignée et manque de prendre la porte en pleine face. Ombre sort du bureau de Patriarche et me regard à la fois surpris et réprobateur.

-Sabre, j'allais t'appeler sur ton communicateur. Patriarche veut te voir.

-Moi aussi, lui répondis-je. Et je dois te voir aussi après.

-Comme tu veux, dit-elle en haussant les épaules. Je serais dans la salle d'entraînement. Tu as une demi-heure.

Elle me laisse entrer dans la pièce et referme la porte derrière moi. J'ai l'impression qu'elle vient de m'enfermer dans une prison. Patriarche se tient devant moi, assis sur la table, l'œil sévère.

-Sabre, dit-il lentement. Ombre vient de m'expliquer ce que vous avez fait aujourd'hui. D'abord, je vous félicite pour avoir récupéré les plans de l'usine pour Dame Élise. Si on continue à coopérer, on pourra former une alliance avec elle. Maintenant, tu vas devoir m'expliquer. Pourquoi ne l'as-tu pas averti que tu as aperçu un Templier ? Tu sais que ça aurait pu vous coûter votre mission, ou pire, vos vies.

-Je... Je ne l'ai pas jugé nécessaire, chef, répondis-je nerveusement, la voix tremblante. Je n'ai pas pensé qu'il serait une menace immédiate.

-Considère chaque Templier comme une menace réelle. Même si tu ne les aperçois que de loin.

-Bien compris, chef. Cela ne se reproduira plus.

-Très bien. As-tu quelque chose à ajouter ? demande-t-il en se levant et en commençant à ranger quelques papiers sur la table.

-En vérité, oui, chef. Je, euh, j'ai croisé ce Templier sur le chemin du retour. Nous nous sommes battus rapidement, mais il a été interrompu par un appel de son Ordre.

-Et tu n'as rien fait ? Tu l'as laissé partir ?

-Oui, chef. Le tuer aurait été... déloyal.

Je ne voyais pas comment le définir autrement. Patriarche lève les yeux au ciel.

-Sabre, nous sommes des Assassins. Nous ne nous battons pas loyalement. As-tu au moins appris quelque chose ?

-Il se nomme David de Fresnes. C'est un Chevalier des Templiers et il se bat très bien avec une épée.

-De Fresnes ? C'est donc un aristocrate... Cela dit, rien d'étonnant, tous les Templiers sont haut placés. Autre chose ?

-Eh bien, monsieur, quelque chose qui devrait vous faire plaisir, continuais-je sans m'empêcher de sourire. J'ai conclu l'alliance avec Él... Dame Élise.

-Quoi ? Comment ?

Patriarche est vraiment surpris, je le vois dans ses yeux. Et je ne peux m'empêcher de sourire de satisfaction : j'ai réussi à surprendre le grand et fort chef des Assassins ! Les autres ne me croiront jamais. Je lui explique donc ce qui s'est passé : la tentative d'empoisonnement d'Arthur, le sauvetage in extremis d'Élise (enfin presque, mais bon, chaque histoire est embellie n'est-ce pas?) et bien sûr, point très délicat, quand je lui ai révélé mon identité. Je m'empresse aussitôt de me justifier, je la connais et elle a prouvé qu'elle était quelqu'un de confiance. Le chef lève une main et je m'interromps aussitôt.

-Sabre, Sabre, il était très imprudent de révéler ton identité à Dame Élise... Mais... (Une lueur malicieuse brille dans son regard, ce qui est assez déconcertant) Je dois avouer que cela nous a facilité les choses. À l'avenir, préviens-moi juste avant de faire ça. Mais je te félicite, ton premier jour en tant qu'Assassin a été brillant, en omettant tes quelques erreurs.

Justice  ~  une histoire Assassin's Creed  ~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant