Justice ~ une histoire Assassin's Creed ~

Chapitre 15

Je m'appuie contre le dossier du fauteuil en me frottant les yeux. Il est tard et j'ai contacté tous mes services de renseignements. Ils n'ont pour l'instant rien trouvé sur un quelconque traître potentiel, ni sur un groupe se faisant passer pour nous. Quelqu'un toque à la porte et entre sans mon invitation ; il n'y a qu'une seule personne qui se permet de faire ça. Élise entre en tenant dans ses mains un plateau en argent sur lequel sont posées deux tasses fumantes.

-Je me suis dit que tu aurais besoin de café, sourit-elle.

Je la regarde d'un air las s'approcher et poser le plateau sur un endroit dégagé de mon bureau. Elle s'assoit en face de moi et croise les bras sur sa poitrine et les jambes sous sa longue robe, tout en me dévisageant d'un air inquiet.

-Tu as l'air surmené, Aiden, observe-t-elle.

-Je l'ai toujours été, je grogne.

-Rien ne t'empêche de prendre une pause, ne serait-ce que quelques jours.

-Ah oui ? je réplique. Pourtant la journée d'aujourd'hui a bien montré que l'Ordre ne pouvait pas se passer de moi ne serait-ce qu'une seule journée.

-Tu n'aurais qu'à nommer un remplaçant temporaire ? suggéra-t-elle.

-Personne ne conviendrait.

-Évidemment, tu attends de trouver quelqu'un de la trempe d'Ombre, mais...

Elle s'arrête net devant le regard meurtrier que je lui lance. Je n'ai pas besoin qu'elle me rappelle ça. Je détourne les yeux d'Élise en poussant un long soupir.

-Pardon Aiden, reprend-elle précipitamment. Mais je pense qu'après un an, il est temps de faire ton deuil.

-Je dois prendre l'air, je lâche d'un ton brusque sans attendre la fin de sa phrase.

Je me lève rapidement et sors de la pièce. J'ai besoin d'exercice. Je sors du QG et monte sur les toits, sur lesquels je cours au hasard pendant quarante bonnes minutes avant que je me décide à m'arrêter. Pas que j'en ai envie, mais parce que tous mes muscles sont en train de crier de douleur. J'atterris donc sur un toit plat sur lequel je m'allonge, les bras en croix, en attendant que ma respiration et mon rythme cardiaque reprennent un rythme normal. L'air pourrait être agréable et la température idéale. Je ferme les yeux sans prêter attention à la beauté des étoiles, loin au-dessus de moi, et je finis par m'endormir.

Un grésillement dans mon oreille me réveille en sursaut. Le soleil commence à se lever. J'allume mon émetteur et réponds d'une voix rauque.

-Ici Sabre, que se passe-t-il ?

-J'ai peut-être trouvé des infos pour vous, Chef, me répond une voix lente et profonde.

-À quel sujet ?

-J'ai peut-être retrouvé la trace du groupe qui se fait passer pour nous.

-J'écoute, dis-je impatiemment.

-On a piraté les dossiers peu protégés des détenus de la BAR, et certains d'entre eux appartiennent à un groupe nommé « l'Avant ». Avec un A. En fouillant un peu, on a vu que leur tenue ressemblait assez aux nôtres.

-Suffisamment pour tromper quelqu'un qui ne connaît pas notre Ordre.

-Tout à fait. Apparemment, l'Avant est divisé en petits groupes dans tout Paris, mais leur dirigeant leur a assuré qu'ils étaient sur le point de régner sur le monde entier.

-Eh bien, il a de sacrés projets, répondis-je ironiquement avant de reprendre un peu plus sérieusement. Donc ils sont sur quelque chose. De gros, et de potentiellement dangereux.