Aujourd'hui encore, il est tôt lorsque j'arrive au QG de l'Ordre. J'ai eu le droit à quelques heures de sommeil à peine, qui ont suffi à me rendre en retard par rapport à l'horaire que je m'étais fixé. Encore endormi, j'ai un mal fou à mettre mon équipement. Lorsque tout est finalement à la bonne place, je sors du vestiaire et me dirige vers le bureau de Patriarche. Je remarque que la porte est légèrement entrouverte. Je m'approche à pas de loup avant lorsque j'entends la voix d'Ombre s'élever de l'intérieur de la pièce.
-Pourquoi lui avoir donné le sérum de la Vision d'Aigle, chef ? Il n'est encore qu'un débutant, et si j'ai bien compris, nos réserves de sérum sont pratiquement vides.
-C'est exact, lui répond la voix de Patriarche. En fait, celui que je lui ai donné hier est un des derniers de France.
-Mais pourquoi ?
-Je sens en Sabre quelque chose d'enfoui, mais d'exceptionnel. J'ai le sentiment qu'il saura aider l'Ordre plus que quiconque. J'ai foi en lui, tout comme j'ai eu foi en toi en te donnant ce don à quinze ans.
-Mais, chef, vous ne pouvez rien faire pour avoir un peu plus de sérum ?
-Je ne suis pas censé en parler, Ombre. Sache juste que l'ingrédient principal est presque épuisé, et tous les chefs de l'Ordre à travers le monde se sont accordés sur le fait de laisser cet ingrédient se renouveler.
Un silence s'installe, et j'en profite pour frapper à la porte avant de la pousser. Ombre, assise face à Patriarche, se tourne vers moi. Le chef se lève et écarte les bras en signe de bienvenue.
-Sabre ! Tu es ponctuel. Je t'en prie, assieds-toi.
-Merci, Monsieur.
Je m'assoie aux côtés d'Ombre et attend les instructions du chef.
-Bien, commence-t-il. Dame Élise nous a envoyé les rapports de ses éclaireurs ainsi que le plan de l'usine. Une cinquantaine de gardes de la BAR en patrouille, ainsi que trois combattants d'élite surveillent le contremaître Lairn et vous attendent de pied ferme. Votre mission est de vous infiltrer dans l'usine de DGC, assassiner le contremaître et saboter les installations. Est-ce bien clair ?
-Oui, chef ! répond-on en chœur avec Ombre.
-Alors voici votre équipement, poursuit Patriarche en sortant deux appareils de son bureau. Ce sont des grappins, précise-t-il devant nos regards interrogateurs. Ils se fixent à côté de vos lames secrètes. Ils peuvent servir à vous hisser rapidement en haut d'un bâtiment, ou au contraire descendre en rappel. Et si vous êtes sûrs de vous – mais c'est très dangereux – vous pouvez les utiliser pour vous balancer entre les bâtiments.
Je ne peux pas m'empêcher de siffler en imaginant ça. Je me demande si le chef est capable de se balancer ainsi, comme un certain héros de comics. Je me tourne vers Ombre. Je me demande si elle pense à la même chose, mais c'est difficile à dire à cause de son visage impassible, et puis elle n'est pas du genre à imager des trucs comme ça. Pourtant, j'ai l'impression que les coins de ses lèvres se sont légèrement étirés. Le chef se racle la gorge, et je reporte mon attention sur lui tandis qu'il sort d'autres appareils en forme d'arbalète.
-Ceci, explique-t-il, se fixe sur vos lames secrètes. On appelle ça des « lames fantômes », elles tirent des fléchettes avec précision. N'oubliez pas de les récupérer sur vos victimes ou vous tomberez vite à court. Viens, Sabre, je vais te montrer comment tout attacher. Ombre, tu sais déjà comment faire.
-Oui, chef.
Je tend le bras pour que Patriarche attache les nouveaux appareils à ma lame secrète. Je ne peux m'empêcher de penser à ce qu'il vient de dire. Nos « victimes »... J'ai vraiment l'impression d'être un criminel, un terroriste. Ce qui n'est pas totalement faux. Mais je ne tue pas pour le plaisir, je ne suis pas un de ces psychopathes qu'on voit à la télé ! Tous ces morts servent à rendre justice, à sauver le peuple !
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Justice ~ une histoire Assassin's Creed ~
Azione2036 : Paris a bien changé. Alors que le peuple est opprimé et pratiquement réduit en esclavage par les puissants, épaulés par la Brigade Anti-Rebelles, les Assassins se battent pour rendre leur liberté aux petites gens. Parmi eux, Aiden Gladia, de...