La nuit est tombée lorsque j'arrive près du Louvre. Je bifurque dès que possible en direction de l'entrée du souterrain ; je ne suis pas retourné à ce musée depuis un an, et je crains les souvenirs qu'il peut faire remonter. J'entre finalement dans le tunnel faiblement éclairé qui décrit un coude. J'allume ma lampe torche et utilise ma Vision d'Aigle en espérant repérer David. Ma Vision me révèle une vague forme bleue au loin, légèrement en contrebas. Hâtant le pas, je me dirige vers la silhouette qui fini par s'estomper après quelques secondes. Je finis par trouver une volée de marches creusées dans la pierre, que je descends rapidement. En bas, David m'attend, incapable de contenir son excitation. Il se tient à côté de ce qui devait être un mur, dont il ne reste plus maintenant qu'un trou béant et des gravats. Ce n'est quand même pas lui qui... ?
-L'Avant ne fait pas dans la finesse, hein ? dit-il avec un sourire.
-Pendant un instant, j'ai cru que c'était toi qui avais fait ça, j'avoue dans un soupir.
-Tu m'insultes ! rit-il. Puis, plus sérieusement : On y va ?
-Allons-y, répondis-je non sans appréhension.
Je baisse la tête pour passer dans le trou, derrière lequel ma torche dévoile un autre escalier qui s'enfonce beaucoup plus profondément sous terre. La descente dure un certain temps et commence à nous essouffler et boucher nos oreilles, quand finalement, m'attendant à une énième marche, je manque de trébucher sur le sol. David éclate de rire, jusqu'à ce que je lui écrase le pied pour le faire taire. Il me lance un regard noir et avance derrière moi en boitant exagérément.
Le couloir est étroit mais étonnement haut de plafond : David aurait pu tenir debout sur mes épaules. Nous arrivons sur un pont dans une salle qu'on devine gigantesque au plafond voûté, bien que les ténèbres y règnent. En face de nous se trouve une plate-forme éclairé par les lueurs de plusieurs feus de camp. Je dégaine mes deux épées, tout comme David qui clippe leurs pommeaux. A l'horizon – bien qu'on ne puisse pas vraiment parler d'horizon dans une salle – se découpe un large escalier montant jusqu'à une grande arche.
-On doit aller là-bas, dis-je en pointant l'arche du doigt.
-Comment tu le sais ?
-Aucune idée. Je sens quelque chose dans l'air, quelque chose de puissant... Pas toi ?
-Je ne ressens pas la Force, non, se moque David.
-Suis-moi et reste sur tes gardes.
-Toi de même.
J'avance en direction des lumières, les armes prêtes en cas d'attaque surprise. Nous arrivons près d'un feu de camp, visiblement abandonné à la hâte : des restes encore fumants d'un repas, des matraques et même un pistolet abandonnés près d'un banc retourné.
Je sens quelque chose d'indescriptible vibrer dans l'air. Aucun doute, ça provient du Fragment d'Éden. Rien de normal ne pourrait produire cette sensation. Mais quelque chose d'autre m'alarme... Où sont passés les adeptes de l'Avant ? Je vois plusieurs chemins sur le côté, mais lorsque je le fais remarquer à David, il me dit que la priorité est le Fragment. Si nous mettons la main dessus, peu importe ce qu'il fait, il nous permettra sûrement de contrer une éventuelle attaque de l'Avant.
Plus nous avançons en direction de l'arche, plus un bourdonnement retentit et s'intensifie dans ma tête. Comment fait David pour ne rien entendre ? Un frisson me parcourt et j'ai l'impression qu'un regard transperce ma nuque. Je me retourne plusieurs fois, mais rien. Nous arrivons enfin sous l'arche, derrière laquelle se trouve une salle circulaire éclairée par une étrange lueur bleutée venant du plafond en forme de dôme. Et juste en face de nous, sur un petit piédestal, un reflet doré. Je m'avance, mais David m'arrête en mettant une main devant moi.
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Justice ~ une histoire Assassin's Creed ~
Acción2036 : Paris a bien changé. Alors que le peuple est opprimé et pratiquement réduit en esclavage par les puissants, épaulés par la Brigade Anti-Rebelles, les Assassins se battent pour rendre leur liberté aux petites gens. Parmi eux, Aiden Gladia, de...