Je me précipite dans la rue en bousculant les rares passants sur mon chemin. Après un virage, la demeure est en vue, j'accélère. Je saute par-dessus la petite clôture et, dans le même élan, enfonce la porte d'entrée d'un violent coup d'épaule. Je m'arrête pendant quelques secondes.
Je ressens une petite douleur dans les yeux, et deux taches lumineuses apparaissent au niveau du bureau à l'étage : une bleue et une rouge. Je passe à côté de l'escalier, saute sur le mur et agrippe la rambarde avant de me hisser par-dessus. C'est plus rapide que d'escalader les marches. J'ouvre la porte du bureau de la même manière que précédemment, avant de me retrouver devant un Arthur et une Dame Élise surpris. Sans réfléchir, je charge sur le majordome, l'attrape par le bras et le mets à terre sans grandes difficultés. Et, par mesure de précaution, je lui casse le bras, ce qui le fait hurler de douleur.
-Sabre ! Je peux savoir ce que vous faites ? s'exclame Élise.
Je vois un verre de vin posé sur un plateau sur son bureau. Aussitôt, je m'en empare sans faire attention aux protestations d'Élise, et force Arthur à le boire.
-Sabre ! Cessez immédiatement ! Vous croyez que je ne peux rien faire parce que vous êtes un Assassin ?
-Fais-moi confiance, Élise, répondis-je simplement.
Elle s'apprête à s'indigner par tant de familiarité, mais un horrible gargouillis l'en empêche. Arthur est soudainement pris de convulsions, et de l'écume s'échappe de ses lèvres. Il tremble de plus en plus brutalement, mais cela ne dure que quelques secondes, après quoi il redevient inerte. Mort.
-Mais, que..., bredouille Élise. Expliquez-moi !
-Votre majordome était en réalité un tueur envoyé par les templiers. Il a tenté de vous empoisonner.
Elle réfléchit quelques instants avant de s'asseoir, sans quitter le corps d'Arthur des yeux, comme s'il allait revenir à la vie, ou que nous lui faisions une mauvaise blague. Ses yeux se brouillent de doute. Elle détache finalement son regard d'Arthur pour le poser sur moi.
-Je ne peux pas le croire...
-S'il te plaît, Élise, dis-je en enlevant ma capuche et mon foulard. Fais-moi confiance.
-A... Aiden ?
Elle porte les mains devant sa bouche, les yeux agrandis de surprise. Je crois que ça fait trop de nouvelles d'un coup.
Élise et moi nous connaissons depuis l'époque où les aristocrates et la BAR n'existaient pas encore. Nous étions camarades de classe au lycée pendant trois ans, mais jamais vraiment des amis. Nous nous sommes très peu adressé la parole. Et je dois bien avouer que j'en pinçais pour elle. Même si elle m'a fait comprendre dès le départ que ce n'était pas réciproque. Heureusement pour moi, j'ai pu l'oublier à la fin du lycée.
J'ai vraiment été surpris d'entendre Patriarche – je veux dire Chef - prononcer son nom. Je ne pensais pas qu'elle serait devenue une aristocrate, mais je suis heureux de la revoir, et de constater qu'elle n'est pas devenue aussi corrompue et dégénérée que ses confrères. Même si je ne ressens plus rien pour elle. Je vais maintenant m'assurer que cette histoire entre les Assassins, les templiers et la BAR ne la blesseront pas. Je ne peux m'empêcher de sourire face à sa réaction, même si je sais qu'Ombre me crierait dessus pour lui avoir révélé ma véritable identité.
-Mais, tu es... Depuis le début ?
-Oh, non. Je n'étais pas un Assassin au lycée. En fait, c'est tout récent, ils m'ont recruté en tant qu'initié il y a un an.
-Mais pourquoi ? Je veux dire... Tu n'as pas de raison de les avoir rejoints !
-Figure-toi que si. Mais je n'ai pas vraiment envie d'en parler. Et ce n'est pas vraiment le moment pour ça, ajoutais-je en montrant le corps d'Arthur sur le sol. Tu sauras te débarrasser de ça ?
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Justice ~ une histoire Assassin's Creed ~
Action2036 : Paris a bien changé. Alors que le peuple est opprimé et pratiquement réduit en esclavage par les puissants, épaulés par la Brigade Anti-Rebelles, les Assassins se battent pour rendre leur liberté aux petites gens. Parmi eux, Aiden Gladia, de...