Prologue

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Mon esprit vacille telle une feuille qui vole avec le vent en automne. Il m'amène là où j'ai grandis. La maison de mon enfance.

Puis plus rien. Juste un voile noir qui se faufile devant mes yeux m'emportant ailleurs. Encore.

Sauf que cette fois-ci, c'était différent. La sensation que j'éprouvais en ce moment me rappelait étrangement quelque chose. Je me sentais exactement pareille qu'au soir de ma remise de diplôme. J'avais 18 ans. Mon ami Ethan avait organisé une grosse soirée chez lui et grâce à une fausse carte d'identité avait pu nous fournir de l'alcool. Bien entendu le lendemain matin je m'étais réveillée au bord de la piscine à avoir l'impression qu'on avait cogné ma tête une bonne centaine de fois contre un mur. Je me sentais vaseuse et complètement perdue. Comme à cet instant même...

Petit à petit mes yeux s'habituèrent au peu de lumière qui s'infiltrait par la petite fenêtre. Mes membres qui jusque-là refusaient de bouger commencèrent à se manifester. Du moins c'est ce que je croyais avant de ressentir une certaine résistance à ma jambe droite. Comme si elle refusait à mon corps certains gestes.

C'est alors que je sentis un vif frottement sur ma cheville me faisant presque frémir de douleur.

Mes yeux s'ouvrirent instantanément comprenant ce à quoi j'étais confrontée. Une boule se creusa dans mon ventre tandis qu'une vague de fraicheur me fit sursauter.

Que m'arrivait-il, où est-ce que j'étais ? Ces deux questions tournaient en boucle dans ma tête, essayant de comprendre pour qu'elle raison je me retrouvais une chaîne au pied incapable de faire plus de 5 mètres.

Cette pièce si blanche est à la fois si sombre. Les murs respiraient l'humidité et la seule chose que j'entendais était le bruit des oiseaux au loin et...Des vagues ?

Qu'est-ce que je fiche ici ? Qu'est-ce que je fiche ici ?

Je me mis à tirer avec vigueur sur mes liens de fer mais étant accrochés au mur mes tentatives furent vaines. Pourtant, je ne pouvais m'empêcher de tirer encore et encore espérant sûrement que le mur cède. Idiot...

Mon corps tremblait sous la panique si bien que mes mains légèrement griffées par mes tentatives retombèrent de chaque côté de corps.

Erika, calme-toi...C'est un cauchemar. C'est forcément un cauchemar...

Je repris sur moi, essayant de me persuader que tout cela n'était que le pur fruit de mon imagination. La pièce plutôt grande n'avait pas l'air totalement éclairé. Mais pour l'instant, je n'avais aucune envie de savoir ce qu'il se trouvait à l'autre bout de la pièce.

Le sol froid me donnait la chair de poule et le vent qui s'infiltrait par la fenêtre – ou devrais-je dire le trou dans le mur – me fit frémir à moins que cela ne soit la panique.

Je plaquai mes mains tremblantes sur mon crâne essayant de me persuader que tout ceci n'était pas réel. Non ça ne pouvait pas ! Pour quel motif ? Je n'avais jamais rien fait de cruel, du moins pas delà à être séquestrée dans une pièce morbide.

Mes yeux se chlorent ne voulant plus voir ces quatre murs blancs qui m'entouraient. Il y a forcément une explication...Une erreur peut-être ? Oui, ça doit-être ça ! Ils ont fait une erreur. Une pure erreur. Quand ils s'en rendront compte, ils me laisseront partir !

Ils. Je ne sais même pas qui ils sont comme je dis si bien.

Un rire nerveux s'échappa de mes lèvres, m'imaginant déjà expliquer aux personnes qui m'ont enlevé que je n'ai rien avoir avec leurs affaires.

- Mais où est-ce que je suis... je finis par dire d'une voix plus claire que je ne l'aurais pensé.

Alors que je venais de prononcer ces derniers mots, un rire cynique s'éleva à l'autre bout de la cellule. La partie plongée dans la pénombre.

Une partie de moi se raidit, effrayée de ne pas être seule en ces lieux tandis que l'autre partie se réjouissait que quelqu'un puisse potentiellement avoir les réponses à mes questions.

La personne qui venait de rire sortit alors de l'ombre révélant un jeune homme aux cheveux châtains. A cette distance je ne pourrais pas dire de quelle couleur étaient ses yeux mais je voyais nettement qu'il avait une commotion au coin de l'œil gauche. Son visage portait quelques plaies tandis que ses bras semblaient salis par de la terre. Sa lèvre inférieure présentait une nette coupure encore ensanglantée. Toutes ses blessures avaient l'air si ressentes...

Je plaquai ma main sur ma bouche, essayant de retenir un cri de surprise quand je compris.

Non, non, non ! Ce genre de chose n'arrive que dans les films ! Cela ne peut pas arriver pour de vrai !

Les personnes qui nous retiennent...C'est eux qui on fait ça à cet homme ! Mais pourquoi ?

Bordel, mais qu'est-ce que je fiche ici... Je n'ai rien à voir avec tout ça ! Je ne connais même pas cet homme !

- Bienvenue à Alcatraz... sourit d'un air mauvais l'homme balafré.

Alcatraz...

Oh mon dieu... ! Le bruit des oiseaux, l'humidité des murs, les vagues qui ont l'air de cogner contre de la pierre non loin...

Je suis à la prison fédérale désaffectée d'Alcatraz...    

Wild FireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant