Cela faisait 11 jours que j'étais prisonnière de ces murs. Vadim ne parlait pas. Même quand je posais une question il ne daignait pas y répondre. L'atmosphère était lourde entre nous et un homme en blouse blanche et au visage fin nous conduisait une fois par jour pour ingurgiter un repas et faire nos besoins. C'était loin d'être suffisant mais nous nous en contentions. De toute façon nous n'avions pas le choix.
Je ne saurais exprimée ce que je ressens. Je crois qu'au fond je ne me rends même pas compte de ce qu'il m'arrive. C'est triste à dire...
Le soleil allait encore fois se coucher quand l'homme qui était venu la première fois pénétra dans la pièce. C'est étrange, quelqu'un est déjà venu aujourd'hui et nous n'avons pas plus d'une visite par jour.
Il balaya des yeux la pièce avant que ses prunelles sombres ne se posent sur moi. Un sourire mauvais étira ses lèvres et il se rapprocha rapidement de moi.
Instinctivement je me recroquevillai sur moi-même observant Vadim au fond de la cellule l'air complètement désolé. Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il allait me faire ?
- On va faire une petite sieste, ma grande ! dit l'homme me plantant une seringue dans le bras sans que je ne m'en rende compte.
Je ne réagis pas tout de suite complètement ébahie. Que m'avait-il injecté ? Et pourquoi faire ? Ça faisait un mal de chien en plus !
Je fixai, hébétée mon bras puis l'homme à tour de rôle jusqu'à ce que je sente mes membres s'engourdirent. Mon esprit était clair mais mes jambes et mes bras ne me répondaient plus. Je ne sentais plus rien au-dessous du cou. Mon corps retomba mollement sur le sol, en tout cas c'est ce que je devinai quand ma tête cogna le béton froid. Ma respiration s'accéléra et la panique commença petit à petit à me gagner.
Sans que je ne m'en rende compte mon corps se souleva du sol. Sûrement mon kidnappeur qui me portait.
C'est une horrible impression de ne rien sentir tout en étant consciente. J'aurais voulu crier mais je n'en avais même pas la force.
La dernière chose que je vis avant que la porte ne se referme sur nous c'est les yeux de Vadim se fermer comme s'il savait que c'était la fin.
***
L'homme brun m'avait attaché sur une chaise dans une pièce un peu plus loin dans la prison. J'avais réussi à redevenir maitre de mes membres mais je n'avais même pas essayé de m'échapper sachant que toutes mes tentatives seraient vaines et que je ne ferais qu'agacer mes kidnappeurs.
Mauvaise idée...
Mes poignets étaient liés aux accoudoirs quant à mes jambes elles étaient bien accrochées aux pieds de la chaise. Je n'étais plus revêtue que d'un débardeur et de mes sous-vêtements. Rien que de savoir que ces hommes ont pu me toucher pour enlever mon bas me donne envie de vomir.
Je relevai finalement la tête et découvris un homme blond d'une quarantaine d'année attablé au fond de la pièce un petit scalpel dans les mains. Il avait l'air admiratif envers son objet en métal et n'avait même remarqué ma présence comme si je n'étais qu'un vase décoratif dans une chambre d'hôtel.
Soudain le blond se tourna vers moi comme s'il remarquait enfin ma présence. Un sourire carnassier étira ses lèvres et il vint s'accroupir juste face à moi son outil toujours à la main.
- Alors on m'a dit que notre deuxième clé était une vraie petite tigresse, commença calmement le blond
La deuxième clé ? Encore cette histoire de clé ? Mais c'est quoi ça encore.
- Alors tu vas tout me dire sur les vôtres ! Combien êtes-vous et surtout de quoi êtes-vous capable ?
Les miens ? Je ne suis pas sûre de comprendre...
Je restai muette face à cette violente requête. De plus je n'avais même pas les réponses à leurs questions ! Je ne sais même pas de quoi il parle ! Pour le coup, je ne sais pas ce qui est le plus effrayant, être enfermée dans cette pièce ou ne rien comprendre à cette histoire.
- Je ne sais pas de quoi...je commençai avant de me faire interrompre.
- Tu veux jouer à ça, sale petite garce ? Alors on va jouer !
Avant que je puisse dire quoique ce soit il griffa ma cuisse de son canif ce qui me fit crier de douleur. J'étais à la fois essoufflée et complètement meurtrie. La coupure avait l'air d'être profonde mais je n'y prêtais presque pas attention observant les yeux de l'homme une lueur de plaisir dans ses prunelles. Il aime me voir souffrir et j'irais jusqu'à dire qu'il y prend un malin plaisir.
- Je vais te reposer la question et cette fois-ci tu vas me répondre plus dignement que ça ! parla d'un ton calme mon bourreau. Qui sont les autres ?! Je veux des noms !
Il veut des noms alors que je ne sais pas du tout de quoi il parle ! Alors je vais devoir subir pour une raison qui m'échappe.
- Si c'est une histoire d'argent, je...je tentai.
- De l'argent ? Bien sûr que non ! Du moins pas tant que je ne vous aurais pas tous sous la main.
Je fronçai les sourcils, ahurie par ses propos. S'il ne s'agissait pas d'une hsitoire d'argent alors de quoi cela pouvait-il s'agir ?
- Je vous assure que je ne vois pas où vous voulez en venir ! je peinai à dire des larmes ruisselantes sur mes joues.
Le quarantenaire se pencha vers moi en s'appuyant sur les accoudoirs de ma chaise.
- Tu es sûre de ça ? répéta-t-il en faisant glisser une nouvelle fois la lame de son canif sur mon autre cuisse.
Je hochai la tête anéantie et totalement apeurée. Je voulais partir d'ici, c'est tout ce que je voulais. Je voulais revoir Simon et assister à son mariage, prendre Iden dans mes bras pour lui montrer à quel point je tiens à elle, manger sur la plage avec Gabriel et aller à la fête foraine avec Kate, ou encore chanter à tue-tête avec Léandre. Je veux encore pouvoir faire toutes ces choses qui me rendent heureuse.
- Tu n'es qu'une petite menteuse ! Mais tu vas très vite comprendre qu'il ne faut pas me mentir ! rugit d'un coup le blond.
Avant que je ne puisse répliquer il griffa une nouvelle fois ma jambe de sa lame. J'aurais voulu crier mais je n'en n'avais plus la force. J'étais faible et seule.
Cette torture dura encore plusieurs longues minutes m'arrachant d'affreux cri qui faisaient vibrer mes cordes vocales. Mais je ne dis rien. Je pouvais pas, je ne savais rien...

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Wild Fire
AventuraNe jamais perdre espoir. C'est ce que m'a toujours appris ma mère depuis que j'étais enfant. Aujourd'hui de tout ce que j'ai pu connaître l'espoir me paraît abstrait et superficiel. Qui pourrait parler d'espoir quand sa vie ne rime plus qu'avec les...