Bouche cousue - deuxième ère

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Rien. Rien du tout. Un vide sans fin. Un gouffre sans ruisseau.

Un léger battement d'ailes au plus profond de mon âme. Une voix, ou plutôt un murmure, murmure qui crie pourtant, qui crie qu'il faut être prudent, tout bouge, se déplace, se replace. Un nouveau monde. Une nouvelle ère. Un nouveau temps, presque un nouveau siècle, annoncé comme une prophétie, qui se réalise enfin, enfin presque. Un seul détail manque au mélange, mélange de tout le passé et d'un point d'interrogation en guise de destin. Une larme de plus, un ongle crissant trop aigu, un amour perdu, un autre destructeur, un soupir bruyant, deux lèvres humides et à nouveau gercées.

Une perte, qui entraîne un renouveau, un inattendu chapitre zéro, le battement d'aile d'un papillon innocent à l'autre bout du globe. Qui entraîne un cataclysme outrant, imprévu, impensable.

Ces lèvres restent closes, cette bouche infernale reste cousue de tous côtés. Toujours plus de mots enfermés, qui se bousculent pour se faire entendre.

Pourtant tu es là, brûlant mes doigts, éclairant l'espoir, le reflétant dans mes yeux. Douce lumière, douce chaleur, douce flamme de dehors, échappatoire infini. La solution la plus alléchante de tromperie, se sauver par la porte derrière laquelle nous attendent les monstres les plus hideux, celle qui grince mais qu'on franchit quand même. Le passage d'un monde à un autre pour s'en sortir, qui finalement s'avère être

une fausse porte de sortie.