Le coeur qui s'extirpe de la poitrine, parce qu'il n'y a plus grand chose à animer dans ce corps-ci.
Le regard dans le vide, dans le noir. Les larmes qui elles-mêmes pleurent, non, ça n'en finit plus.
Les lèvres qui avancent et qui reculent, ces doutes incessants, ce mutisme constant.
Les épaules qui soupirent à la place de la trachée, bouchée de désespoir. Les bras qui prolongent une fatigue circulaire. Les mains qui coulent ou qui fondent, pressées l'une contre l'autre, comme si chacune essayait de disparaître en sa soeur.
Les jambes qui se font la gueule car la première essaie d'avancer tandis que la deuxième trébuche à chaque caillou. 'Incapable' lance la première. 'Sombre idiote' marmonne la deuxième. Avec ça les pieds ne savent plus où donner de la tête.
Surtout que le cerveau a presque envie de suivre le coeur dans sa fuite. Il voit bien ce qu'il risque à rester. Il ne veut pas de cette obscurité en trop. Pourtant son petit doigt lui dit de faire confiance à l'âme qui s'accroche à ce corps-ci. Il ne bouge pas. Tremble sous un plafond instable.
Corps qui danse tristement
Seize ans, c'est déjà trop, entend-on.
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Bouche cousue - deuxième ère
ПоэзияÉcrire en couleur et écrire en douleur ; écrire en solitaire ; écrire à en crever ; écrire pour des millénaires ; écrire sans s'arrêter ; écrire sans souffle puisqu'écrire, c'est respirer. Écrire sans encre ; les paumes sanglantes ; des phrases bruy...