7 - folie

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Je crois que j'ai le coeur plein à craquer. J'espère qu'il n'y a pas d'autre explication à ce sentiment de perte d'espace en poitrine. Quelque chose gonfle, gonfle, gonfle. Quelque chose prend de la place et j'espère que c'est du trop d'amour et non du trop bleu. ester et leo attendent patiemment, trop patiemment, et je leur dois tellement, que c'est une atroce culpabilité que celle que je ressens vis-à-vis d'eux puisque j'aime tant écrire, les écrire, les priver de majuscules, les gâter de virgules, les projeter partout, de l'infime atomité à l'immensité galactique. ils ont déjà trop attendu. Et je te jure que toi, perçant blond plus si blond, si tu ne te fais pas plus petit, tu cours à ta perte. Sans ma folie qui t'aime à la folie, cela te sera difficile de rester accroché à mes murs. Tout crapahute en silence mais une alarme assourdissante sonne à l'extérieur. Dites-moi, suis-je à ce point à un point de non retour ? Premier symptôme, déprime marine, deuxième symptôme, folie sublime, troisième symptôme, perte de sens de tes mots, tes pensées, tes regards, perte de logique, tant est que la logique existe. Est-ce que j'existe ? Rires, rires, soupirs. Apparemment, plus vraiment. La réalité t'as blâmé, elle t'a écrasé, elle t'a ennuyé, elle t'a lâché et voilà, voilà pourquoi tu nages dans un rien aussi noir que soleil, voilà pourquoi tu n'existes que très peu, vainement oxygénée à la surface de ce lac infiniment plus petit que ta raison. Maux. Lucidité. Peut-être.

Compris ?

Bouche cousue - deuxième èreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant