Can I Say I Love You ? [Chanbaek] {TERMINÉE}

CHAPITRE 1

-À demain Baekhyun ! Et n’hésite pas à donner des coups de pieds aux fesses pour faire sortir les ivrognes !

-Je me gênerais pas, à demain Chen !

Mon ami me sourit puis sort du bar, faisant tinter la petite cloche au dessus de la porte. Je soupire et m'accoude au comptoirs, vérifiant systématiquement si quelqu’un a besoin de moi. C’est un petit bar alors on était peu à y travailler, la plupart du temps il n’y a que moi et Chen, et le soir on se relaie. 

Je me redresse quand je vois deux clients partir, laissant leur verre sur la table que je dois débarrasser en plus du pourboire. Ça peut paraître ennuyant comme travail, mais il me satisfait. Je vous l’avoue, ce n’est pas le métier que je rêvais de faire, mais ça me convient, peut-être qu’un jour je trouverais mieux. 

Je passe une soirée ordinaire, servir, débarrasser, toujours le même refrain, tout en écoutant distraitement la musique qui passe dans les enceintes, ça me permet de ne pas entendre tout le brouhaha autour de moi. Ce soir je ferme tard, il est minuit passé, et comme d’habitude, de vieux ivrognes ne sont pas décidés à me laisser fermer le bar.

Après vingt minutes d'acharnement, j’arrive enfin à m’en débarrasser après les avoir jeté dehors. Une fois à l’air libre, je prends une grande inspiration en regardant les étoiles. C’est devenu une habitude à force de rester plusieurs heures enfermé à l’intérieur avec de l'alcool qui coule à flot.

Je marche dans les rues vides de monde, mon portable à la main pour lire mes nouveaux messages. Jongin est libre demain, il aimerait qu’on mange ensemble. Ça fait longtemps, lui a un boulot qui lui prend plus de temps, mais il prend quand même la peine de se libérer pour passer du temps avec moi, c’est à ça qu’on reconnaît nos meilleurs amis. Je lui répondrais en rentrant, je n’ai bientôt plus de batterie.

Je continue de marcher, profitant du silence environnant. J’aperçois mon immeuble au loin, j’avance un peu plus vite, mine de rien il fait froid.

Je fronce les sourcils en apercevant une silhouette devant le bâtiment. Moi qui ai l’habitude de ne voir personne à cette heure-ci. Ça a l’air d’être un homme, et en le voyant marcher bizarrement je commence à avoir peur, je m’arrête même par réflexe. C’est sûrement un homme ivre, qui sait ce qu’il pourrait me faire si je m’approche trop près. Je vais juste attendre qu’il parte pour rentrer chez moi en vitesse.

Ma respiration se coupe en le voyant tomber par terre d’une façon brutale, comme s’il s’était évanoui ou je ne sais quoi. Il a dû se faire mal, il est peut-être même blessé ou pire. Comme le bon citoyen que je suis, je m'élance et m’approche de lui pour l’aider.

Je laisse tomber mon sac à côté de moi et m'accroupie devant l’homme. Un détail me frappe en premier : il est jeune. Je pensais que ce serait un vieil homme, mais il a l’air d’avoir le même âge que moi. Le second détail qui me saute au yeux et qui me glace le sang est le nombre de blessures sur son visage, comme s’il s’était battu.

Je sors précipitamment mon téléphone de ma poche, prêt à appeler une ambulance, et tant pis si la vieille voisine va râler à cause du bruit. Sauf que mon portable s’éteint soudainement, je n’ai plus de batterie. Je regarde autour de moi pour espérer voir quelqu’un passer par là, mais à cette heure-ci il n’y a personne. Pourquoi il faut que ça m’arrive à moi ?

Je ne réfléchis pas vraiment, je fonce vers la porte de mon appartement, comme j’habite en palier, puis je l’ouvre en grand. Je reviens vers le corps étendu au sol et tire ses bras de toutes mes forces pour le faire rentrer. Je suis désolé pour ses vêtements mais je n’ai pas trouvé d’autre solution. J’aurai pu aller toquer chez la voisine, mais elle peut être très désagréable quand il s’y met, elle m’aurait claqué la porte au nez et serait retourné dormir. C’est ça d’habiter un immeuble principalement composé de personnes âgées.