Depuis plusieurs mois, des gens disparaissaient.
Janvier avait débuté sur l'assassinat d'une famille congolaise dans la capitale de la Silvagne et un attentat dans un refuge pour migrants. L'année ne partait pas du tout calmement dans ce magnifique pays boisé de l'Europe de l'Ouest.
Certains s'en fichaient, d'autres ne faisaient pas le rapprochement et quelques-uns s'inquiétaient. L'état d'esprit n'était pas encore en proie à la panique mais tout doucement, les élèves disparaissaient des écoles, les pères de famille ne rentraient pas après le travail, les mères au foyer n'étaient plus à la maison au retour des enfants...
Tout ces événements faisaient monter une tension qui filait des frissons aux plus raisonnables.
Les journaux ne s'étalaient pas dessus mais informaient les populations des différentes guerres civiles régissant le nord du continent Africain, les situations économiques désastreuses du sud de l'Europe, des famines en Indonésie, des nombreux attentats frappant l'Amérique et l'Europe de l'est.
Depuis quelques années, un parti d'extrême droite soutenu par le gouvernement d'un pays voisin gagnait des sièges lors des élections et une atmosphère d'insécurité planait.
Dans la région du centre de la Silvagne, Alverre fut érigé uniquement dans le but de servir de campus universitaire, cinquante ans auparavant. À présent, c'était une ville à part entière, au milieu de champs et de forêts. Une société qui se suffisait à elle-même. Beaucoup d'élèves étaient étrangers et venaient y vivre le temps de leurs études. Chacun vivait avec l'autre, aucune haine envers les autres ethnies n'étouffait les soirées et les auditoires... On y trouvait uniquement des étudiants pas encore lancés dans la vraie vie et qui n'avaient pas peur de la nouveauté. Aucune violence pour cause de racisme n'y avait encore été décelée. Les armes ne circulaient pas comme en Amérique, la drogue ne suintait pas à travers les murs des salles de fêtes, les bibliothèques étaient presque surpeuplées...
Alverre n'avait pas encore ressenti l'horreur qui se resserrait inextricablement comme un étau sur le pays.
C'est dans ce petit monde que vivait Hortense, 20 ans, fille d'un diplomate et étudiante en droit, nourrissant naïvement le rêve de devenir juge.
Mais c'est en dehors de cet havre de paix que se battait Diane, 20 ans, matricule 281 6042.
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La peur de l'autre
ActionAttentats, décrets ouvertement racistes, disparitions étranges... Hortense et Diane ne se connaissent pas et pourtant leurs vies basculent en même temps, le jour où le pays dans lequel elles vivent sombre dans la guerre. Chacune se voit investie d...