Chapitre 6 - Entre père et fils contre tous

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« En temps de paix, les fils ensevelissent leurs pères ; en temps de guerre, les pères ensevelissent leurs fils. »

Hérodote


                  Dans le palais royal, le retour du Roi, sa femme, son fils et de Diane avait été silencieux. Les employés de maison formaient une allée dans le hall pour accueillir les membres de la famille défaite, retenant leurs souffles, parfois même, leurs larmes.

                Le Roi ordonna à son fils de le suivre dans son bureau et Diane resta dans le hall, le regardant s'éloigner. Elle allait pouvoir en profiter pour fouiller dans la maison.

               Dans le bureau du Souverain, le Prince s'était affalé dans une chaise confortable face au bureau. Il jouait distraitement avec un stylo pendant que son père pianotait sur son ordinateur. Soudain, le patriarche mit fin à ses activités et croisa les bras devant sa poitrine.

- Maxent. On a un réel problème. Le parti Radix.

- J'ai remarqué, papa. Mais ce n'est pas comme si on avait le pouvoir de l'évincer.

            Le Roi soupira profondément, passant sa main sur son visage fatigué.

- Ils nous pondent des lois qui respectent de moins en moins les droits humains. Et ils ont l'air de connivence avec la Hongrie et l'Italie qui ont déjà des Néo-Nazis reconnus à leurs têtes... L'Union Européenne est laxiste d'habitude mais là, ils menacent de couper les vivres au pays... Jean Vermeesh... Le président du Parti... C'est un beau parleur, il a le peuple dans sa poche... Et ses lois passent comme des lettres à la poste. Tu les as lus ces décrets ?

- Vaguement...

           Le Roi tourna l'écran de son ordinateur vers son fils.

- Lis-les. Ton frère les suivait quotidiennement et on avait réfléchi à une manière de destituer ce président. Il n'a pas été élu pour faire partie de ce Gouvernement. C'est anti-démocratique. Il s'est immiscé dans le Gouvernement déjà en place certainement au moyen de pots-de-vin. Mais ton oncle a mené son enquête, il n'en trouve pas les traces.

         Maxent pris une vingtaine de minutes pour tout lire de long en large.

- C'est profondément raciste, on est d'accord. Mais comment vouliez-vous les faire supprimer ces décrets.

- Justement, on ne peut pas. Tu sais bien qu'on a juste le pouvoir de refuser qu'un homme que nous jugeons dangereux monte au pouvoir en intégrant le Gouvernement. Mais il l'a fait sans passer par nos votes. Ton frère a parlé à plusieurs hommes du Parti du Centre qui, lui, a été élu au gouvernement correctement par les citoyens. Il a ordonné que l'accord passé avec Radix soit caduc pour manque de régularité. Mais d'après ton frère, les ministres du Centre avec qui il a conversé n'avaient pas l'air très rassurés à l'idée d'évincer Jean Vermeesh... Il disait qu'ils semblaient craindre que cet homme ne soit dangereux pour eux.

- En attendant, ils sont dangereux pour les citoyens et nos relations avec l'Union Européenne.

- Il ne s'agit pas que de ça, Maxent... Ton frère a parlé avec ces hommes il y a deux semaines. Et il se fait tuer sept jours plus tard... Son fils aussi... Ce que je veux dire par là c'est que... peut-être que cette explosion n'est pas une coïncidence... Tu aurais dû être dans cette voiture.

- Tu veux dire que Radix est à la tête d'un complot contre nous ?

           Le Souverain se leva pour faire les cent pas.

La peur de l'autreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant