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AURA ESPINOSA
31 DECEMBRE 2015
La porte claqua enfin. J'avais passé deux heures à cuisiner avec Antoine avant qu'il ne rentre chez lui. C'était beaucoup trop pensant et il avait pris la bonne initiative pour une fois. Saúl débarqua dans la cuisine, un grand sourire au visage. Je devais comprendre que ça s'était plutôt bien passé, même très bien.
— T'avais raison.
— J'ai toujours raison. Il roula des yeux. J'ai le droit à quelques infos sur elle ou non ?
— Elle s'appelle Jessica. Elle est originaire de Barcelone, mais elle est venue à Madrid pour ses études.
— Et quel âge elle a ?
— Vingt et un an. Et elle vient ce soir !
— Une personne de plus ou de moins...
— T'as réussi à terminer ou il faut qu'on fasse quelque chose ?
— Je me suis débrouillée pour terminer tout à temps. Coleen était d'une grande aide une fois sa sieste terminée. D'ailleurs, on va y aller. Je me levai du canapé et enfilai mon manteau. Tout est dans le réfrigérateur. T'as plus qu'à mettre la table.
— Je te remercierai jamais assez d'avoir préparé tout ça toute seule. J'aurais dû être là pour t'aider.
— T'inquiètes pas. Tu devrais remercier Antoine du coup de main qu'il a donné.
— Antoine ?
— J'ai pas besoin à ce regard rempli de sous-entendus. Je t'ai dit qu'il s'était jamais rien passé entre nous. Je jetai un coup d'œil à Coleen qui était sur le canapé. Chérie, tu mets tes chaussures et ton manteau, on va y aller.
— Je vous fais confiance.
— Parfait.
Intérieurement, j'étais en train de me tuer moi-même. Il me faisait confiance et je lui mentais. Je ne parvenais pas à le regarder dans les yeux, c'était bien trop difficile. Une fois Coleen prête, nous quittons la demeure pour rentrer. Il était dix-sept heures passées et il fallait encore que nous prenions notre douche, nous nous préparions et revenions chez Saúl pour ce soir.
J'avais fait prendre sa douche à la petite blonde et pendant que je prenais la mienne, elle cherchait ce qu'elle voulait mettre. Je me dépêchai pour ne pas la laisser seule trop longtemps. J'enfilai des sous-vêtements et enroulai mon corps d'une serviette. Coleen avait sorti ce qu'elle voulait mettre et j'avais simplement échangé deux ou trois choses. Malgré ses protestations, j'avais réussi à me faire entendre avec les arguments que je lui avais donnés. Une fois qu'elle fut habillée, je fis de même pour moi.
