*Il a suffi d'un regard - Tome 2*

Chapitre 23 - Quelques paroles rassurantes

Chris

J'ai passé la nuit sur le canapé, je n'ai pas vraiment dormi...en somme cela fait deux nuits que je fais nuit blanche et outre le fait que la situation m'irrite au plus haut point, je suis extrêmement de mauvaise humeur ce matin à cause du manque de sommeil. Je ne sais plus sur quel pied danser avec ma femme...Je reconnais mes erreurs, j'ai bien compris ce qu'elle me reproche cependant je la trouve dure et à force on ne va pas en finir de toute cette histoire si elle ne se détend pas un peu. Elle me juge de m'emporter trop vite mais elle se comporte de la même manière. Je regrette de lui avoir parlé de cette soirée avec Rebecca, j'aurais dû lui mentir, lui dire que je n'avais pas de secret, je n'ai fait qu'envenimer la situation.

Il est tôt et je tourne en rond dans le salon et j'en suis déjà à mon second café. Je le termine en grimaçant car il est loin d'être bon, je sais pas ce que j'ai branlé avec la cafetière lorsque je l'ai fait. Je me rends dans la chambre puis dans notre salle de bain privative pour me doucher. Stella est encore endormie dans notre lit...lit duquel elle m'a viré hier soir. C'est la première fois que nous faisons chambre à part suite à une dispute, cela me fait peur car les choses empirent à chaque querelle, je pensais que c'était une impression mais de toute évidence ce n'en est pas une. Putain mais merde, ou on va là ? Je peux la détester autant que je peux l'aimer dans ce genre de situation et elle m'exaspère. J'ai beau m'excuser dix fois, lui dire mon amour, c'est comme si cela ne comptait pas, elle n'en a rien à foutre. Elle veut entendre que ce qu'elle veut et aussi comprendre que ce qu'elle souhaite. Elle se fait des films, s'imagine des choses...Oui j'ai voulu lui faire l'amour après cette soirée merdique...oui j'étais excité à cause des conneries de Rebecca, mais à ce moment-là je ne voulais que ma femme, j'avais envie d'elle, j'avais besoin d'elle et pas pour les ridicules raisons qu'elle m'a donnée. Je n'ai jamais voulu l'utiliser...comment ose-t-elle penser une telle chose ? Si maintenant je dois lui donner la raison du pourquoi du comment je veux avoir un rapport sexuel avec elle, on n'est pas rendu...

Je traîne longuement sous le jet d'eau chaude de la douche cherchant des solutions à nos problèmes. Il y a des choses qui m'échappent...on se prend la tête, méchamment, à cause de tierces personnes et cela m'ennui vraiment. Je ne mets pas tout sur le compte de Rebecca ou de ce Matt, mais quand même...si Collins ne nous avait pas imposé Rebecca et si Stella n'avait pas embauché ce nouveau photographe, on n'en serait pas là. De toute façon, je peux aller loin avec des si. Pourtant nous avons toujours su faire face à ces personnes un peu trop imposantes dans notre vie au point de nous rendre jaloux, alors pourquoi est-ce si compliqué cette fois ci ?

Je décide de sortir de la douche après avoir bien cogité à m'en rendre malade. Je ne sais pas si c'est le manque de sommeil, le café, mon humeur ou le tout combiné mais je suis nauséeux et je commence à avoir des crampes d'estomac. Je suis resté tellement longtemps que toute la pièce est embrumée et une chaleur à crever m'étouffe. J'ouvre la petite fenêtre pour laisser rentrer l'air frais du petit matin puis me sèche rapidement. Je sors de la salle de bain puis m'habille avant de m'assoir sur le côté du lit car j'ai la tête qui tourne tandis que Stella dort toujours. Comment elle fait pour dormir ? Je la regarde endormi, son visage semble fatigué et elle a dû pleurer une bonne partie de la nuit. Je soupire de la voir dans cet état et bien que ce soit en partie de sa faute cette fois ci, je ne peux m'empêcher d'avoir de la peine pour elle. J'aurais peut-être dû insister et venir la voir cette nuit. Pourquoi est-elle si rancunière tout à coup et pourquoi m'en veut-elle autant ? Si elle croit que tout ceci m'amuse, elle se met le doigt dans l'œil !

Je m'allonge quelques minutes à ses côtés et tant pis si elle se réveille et qu'elle me voit, mais je ne suis vraiment pas en forme. La douleur à l'estomac se fait plus intense et je passe du chaud au froid en quelques secondes. Je ferme les yeux en prenant de grandes bouffés d'air et à présent le café fait le yoyo entre mon estomac et mon œsophage et je sens qu'il va ressortir d'une seconde à l'autre. Bordel, si deux nuits blanches me rendent malades à mon âge, il fait vraiment mauvais de vieillir. Je n'ai jamais été un gros dormeur et je pensais être plus résistant que ça...aussi mon état n'a peut-être rien à avoir avec le fait de ne pas avoir vraiment dormi depuis quarante-huit heures. Ce n'est pas non plus une intoxication alimentaire vu que je n'ai rien mangé depuis le déjeuner hier. Quand j'y repense, le café était dégueulasse...et rien que d'y penser me fait courir aux toilettes pour ressortir le liquide qui me tourne depuis une heure dans l'estomac. Je me vide au-dessus de la cuvette des toilettes jusqu'à ce que les vomissements ne cessent puis me rafraichit le visage au-dessus du lavabo. Je me brosse une nouvelle fois les dents et espère que je ne vais pas être malade toute la journée, sinon elle va être très longue.