Chapitre 12 - Le retour d'Irina

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Chris

Je crois que ma tendre moitié n'a pas saisie le sens du terme « faire des efforts » car elle rentre tous les soirs après dix-neuf heures. A côté de ça, j’ai l’impression qu’elle part de plus en plus tôt les matins, ou alors ce n’est qu’une impression, je ne sais pas... Le weekend, elle essaie de se détacher du magazine et encore je sais bien qu’elle bosserait volontiers si je l’a laissais faire. Quand va-t-elle ouvrir les yeux ?

De mon côté, Collins ne me facilite pas la tâche non plus de passer du temps avec ma famille car elle nous a foutu un gros dossier sous les bras et moi qui voulais presque ne plus travailler avec Rebecca, je suis content de l’avoir à nouveau.

Parlons-en d’ailleurs, Rebecca…Elle a changé d’attitude et a arrêté de jouer les aguicheuses depuis environ trois ou quatre semaines. Elle m’étonne et je ne l’a reconnais pas, mais cela me va très bien en réalité, nous avons enfin un comportement qui me va et qui reste professionnel. Elle a peut-être jeté son dévolu sur un autre type, qui sait ? Ou alors elle a compris que son comportement plaisait très moyennement à ma femme et a décidé d’arrêter de se leurrer avec moi car elle n’avait aucune chance. Du coup, je l’évite moins et ne demande plus à Franck de faire le perroquet lorsque j’ai quelque chose à lui dire. C’était assez contraignant quand même de bosser dans ces conditions. De ce fait, je n’ai jamais eu à lui reparler de ses petits jeux et de sa main sur ma cuisse pour la calmer, pourtant j’étais prêt à le faire après le soir ou ma femme m’a limite engueulé. Je suis ravi que ce manège se soit arrêté, cela me foutait la pression et sans me mentir Rebecca me plaisait…me plait… ? Rien que physiquement bien entendu.
Je suis dérangé de reconnaître qu’une autre femme puisse me plaire alors que je suis marié et que Stella reste la femme de ma vie malgré ces durs moments depuis…plusieurs mois. Surtout que Rebecca me plait simplement car j’appréciais sans vouloir l’admettre qu’elle me fasse les yeux doux. Pourquoi ? Parce que j’ai le sentiment que ma femme m’ignore ? Nous avions une telle connexion avant…avant quoi déjà ? Depuis que j’ai posé mes yeux sur Stella, ça a été le coup de foudre, rien ne pourra enlever ça et je me suis battu pour nous malgré toutes les saloperies qui se sont passées lors de nos débuts.
Quand j’y repense, j’en ai toujours la gorge serré même après dix ans. Si je pouvais butter ce fils de pute d’Heinrich une seconde fois ce serait avec plaisir. Le bonheur de Stella reste une de mes priorités et je ne me pardonnerais jamais tout le mal que j’ai pu lui faire ou qu’il a pu lui arriver à cause de moi, de mon travail…

J’entends plusieurs claquements de talons arriver jusqu’à mon bureau mais je ne lève pas la tête, trop absorbé par le dossier que je lis. Le dossier dans sa totalité me fait penser à un Heinrich numéro deux…je suis déjà démotivé de participer à ce dossier. J’espère que l’affaire sera bouclée en quelques jours et pas en quelques mois cette fois ci.

- Bonjour Chris !

Je lève enfin la tête interloqué par la personne qui me parle. Je pense connaitre cette voix. Je constate d’abord un ventre bien arrondi de femme enceinte, sept mois au moins puis je croise le visage de la femme que je connais. Irina…J’ai un temps d’arrêt, surpris de la voir planté devant moi.

- Irina ?

- Oui c'est moi !Alors, comment vas-tu ? elle glousse certainement amusée par mon attitude

- …Bien ! Et toi ?

Je reprends un peu mes esprits et me lève pour faire le tour de mon bureau et me rapprocher d’elle puis l’embrasser amicalement. Collins est à coté, elle discute avec Rebecca. J’analyse Rebecca de haut en bas, encore…appréciant sa tenue du jour.

- Ça va, comme tu peux le voir ! elle dit en posant ses mains sur son ventre rond

- Oui, félicitation, je répond toujours un peu sous le choc de la voir devant moi

*Il a suffi d'un regard - Tome 2*Où les histoires vivent. Découvrez maintenant