*Il a suffi d'un regard - Tome 2*

Chapitre 1 - Signes inquiétants

PARTIE 1

Stella

J'ai l'impression que tout a commencé environ six mois après la naissance de Penny. Notre troisième enfant. J'ai repris le travail au magazine à mi temps mais je me suis vite laissé déborder et ai vite du retravailler à temps plein. Nigel et moi avions pour projet de lancer le magazine Vénus en Italie. Après des heures et des heures de réflexions et en prenant en compte le succès du magazine en France, l'idée était devenue un véritable projet, Vénus allait avoir sa propre édition Italienne. En tant que directrice et créatrice du magazine j'étais fière et excitée de mener ce projet mais cela allait être un travail colossale. En effet, à partir du moment où tout s'était concrétisé mes journées défilaient à une vitesse folle et j'étais principalement au bureau du matin jusqu'au soir. Je travaillais même les week-end de la maison bien entendu mais j'étais quand même pour ainsi dire absente...et me consacrait peu à ma famille, une erreur fatale. Mais ça j'allais le comprendre et le regretter amèrement bien plus tard.

Cette saloperie de routine et cette enflure de quotidien nous avait infecté pour ainsi dire. Chose que beaucoup redoute, mais que personne ne voit venir. Pour nous la machine était lancée...et notre vie, notre couple allait en être drôlement ébranlés.

***

Penny, la petite dernière a à présent un an. Nous avons fêté son anniversaire ce dimanche en famille chez les parents de Chris. C'était une belle journée qui est passée à une vitesse folle.
Une nouvelle semaine va commencer et elles se ressemblent tellement que j'ai l'impression de revivre les mêmes journées depuis un moment déjà.

Comme chaque matin en semaine et ce depuis six mois environ je me réveille de bonne heure. Je ne traîne pas, je n'ai pas le temps pour cela. Chris est encore endormi à coté de moi, je ne m'attarde pas à ses côtés. Je saute du lit puis me dirige sous la douche et me dépêche pour m'occuper un peu des enfants avant l'arrivée de Rosie.

Rosie, que ferait-on sans elle? C'est notre femme de ménage et nounou en même temps. C'est une jeune femme gracieuse, plutôt jolie et à la peau matte. Elle a des origines mexicaines. Elle vient du lundi au vendredi dans le but de s'occuper des enfants et de tenir un minimum la maison. C'est une perle et les enfants l'adore. Elle est avec nous depuis que j'ai repris le travail à temps plein. Il faut dire qu'entre Chris à la CIA, ses horaires irréguliers et moi qui suis mon propre patron c'était devenu compliqué de gérer les enfants. Elle les emmène donc parfois à l'école, les fait manger et les couches aussi de temps en temps. Rosie nous est donc d'une aide très précieuse et est aussi adorable. Nous avons tout de suite accroché avec elle lorsque nous l'avons rencontré. Il faut dire que nous avions besoin de quelqu'un digne de confiance vu le temps que cette personne allait passer avec nos enfants. Quand à eux ils l'ont immédiatement adopté ce qui a été un soulagement pour nous. Du coup cette organisation quasi militaire avec Rosie roule comme sur des roulettes chaque jours de chaque semaines qui passent depuis plusieurs mois. Elle est aussi plus que mieux rémunérée, mais même si Chris n'a plus autant de primes que lorsqu'il travaillait en tant qu'agent de terrain on s'en sort plutôt bien et je n'ai pas à me plaindre, le magazine paie bien lui aussi et j'espère que ça va durer sinon je ne sais pas comment nous ferons. Il est impensable de se séparer de Rosie. Il est evident que Rosie reste tout de même un sacré budget mais c'est comme ça et au vu des conditions et tout ce que nous lui demandons, son salaire est bien normal.

Une fois prête je me dirige vers la chambre de Julia que je réveille doucement et tendrement avec un câlin et quelques bisous. Je fais la même chose avec Ethan dont la chambre est à coté. Je décide de laisser Penny dormir encore un peu, cela me permet de m'occuper des deux plus grands tranquillement. Une fois mes deux monstres prêts, je réveille la plus petite qui est déjà debout dans son lit à barreau à attendre gentiment. Je la couvre de câlins et prend le temps d'apprécier ce contact mère enfant. Je m'assoie avec elle dans le Rockingchair en bois blanc que j'ai encore laissé dans sa chambre. Je l'ai depuis depuis la naissance de Julia, c'était pratique lors des longues nuits lorsqu'ils étaient des nourrissons. Je décide ensuite d'habiller Penny, de la toiletter rapidement et nous descendons les enfants et moi au salon. J'installe tout ce petit monde autour de la table et prépare le petit déjeuner de chacun d'entre eux.