Chapitre 65 - Promotion et démission

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Chris

Trois mois se sont écoulés depuis le drame, depuis cette atroce nuit…et il n’y a toujours pas un jour qui passe sans que je n’aie de regrets. Toutefois, ma femme va beaucoup mieux, dieu merci, moi je m’en fiche mais elle…c’était primordial et important qu’elle retrouve le sourire et que ses nuits soient reposantes et puis si elle va mieux alors je vais mieux. Seul son bonheur fera le mien. Il n’y a pas de secret, seul le temps et notre entourage nous a aidé à surmonter ce traumatisme mais j’ai tout de même insisté et souhaité que Stella voit un spécialiste, elle en avait besoin c’était évident. Elle était contre au début, ne souhaitant pas parler à un inconnu de tout ce qu’il c’était passé, néanmoins, je me suis assuré de trouver une excellente personne avec l’aide de John Carter, qui avait une connaissance au sein d’un autre service de l’hôpital. Une charmante psychologue, douce et attentive. Depuis donc deux mois, Stella voit une fois par semaine une femme qui l’aide certainement et je suis sûr qu’elle reconnait maintenant que c’était une bonne idée de se faire suivre. Elle m’a naturellement demandé aussi à ce que je consulte, pour tout un tas de raison car selon elle, j’en ai réellement besoin sans parler uniquement du bordel avec Karl. A ce jour, j’y songe…mais je ne sais pas. Nous avons bien une psy à la C.I.A que nous pouvons voir dès que nous le voulons mais je ne l’ai jamais vraiment consulté sauf à mes débuts. Dois-je la voir ? Pourquoi pas…Si j’arrête de faire ma tête de mule et de penser que je n’ai besoin d’aide de personne. Il faudra bien que je vide mon sac un jour ou l’autre.

Je me retrouve dans le bureau de Collins, après plus de trois mois d’absence. Etrangement ces locaux ne m’avaient pas manqué. Je n’en ai pas parlé à mon frère ni à ma femme d’ailleurs, mais je songe vraiment à laisser ma démission. J’en ai assez vu et subi ici, c’est terminé, j’ai eu mon lot de conneries, de criminels et de dossiers pourris. Aussi pour mon bien–être, ma santé mentale et préserver mon foyer, il est mieux pour moi de me retirer. Ce métier je pense n’est plus fait pour moi, il a eu trop de répercussion sur moi, ma vie et surtout, le terrain qui je pensais me manquait, ne m’intéresse même plus. Peut-être que Karl a été le coup de grâce, je ne sais pas, mais il y a bien longtemps déjà que j’en ai ras le bol et quand je repense à toute cette période avec Rebecca m’irise les poils. J’ai peut-être trop cogité durant ces trois mois de congés prolongés et un psy m’aiderait certainement à y voir plus clair mais j’en doute.

- Hey ça roule mon frère ? demande Franck et entrant dans le bureau

Je sursaute par son arrivée, car je suis absorbé par le fil de mes pensées.

- Ouai…et toi ça va ? je demande en me redressant

- Je suis mort ! il répond en s’affalant sur la chaise à côté de moi

- Le bébé ne vous laisse pas dormir ? je devine aisément

- Pas vraiment non ! il pouffe de rire

- Ça passera, patience, je réponds amusé

- Ou est Collins ? il demande

- Je ne sais pas, je sais juste qu’il fallait que l’on se pointe ici !

- Super…j’aurais mieux fait d’aller me chercher un café au lieu de me dépêcher

- C’est ça…je réponds blasé

- Ça va toi ? il redemande voyant la super motivation qui émane de tout mon être

Je soupire et hésite quelques secondes avant de lui répondre.

- Faut que je te parle de quelque chose, je dis enfin en croisant son regard

- Quoi ? il demande curieux

*Il a suffi d'un regard - Tome 2*Où les histoires vivent. Découvrez maintenant