Chapitre V, Partie 2: Errance.

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- Il pleut des canaris !

Je jauge du regard cette pauvre Liv et j'admets qu'il a raison.

- En effet, ce n'est peut-être pas une bonne idée de la laisser seule.

- Ouais... D'ailleurs où est elle ?

Je regarde autour de moi mais aucune trace de Liv. En a peine quelques secondes, elle s'est volatilisée.

- Oh mon Dieu...

Je suis le regard de Loïs et aperçois Liv en train de frapper un de ces horribles monstres à mains nues. Nous nous ruons sur elle en même temps avant de nous rendre compte que la bête est déjà morte depuis longtemps et que Liv s'acharne dessus comme une dératée.

- Méchant canari ! Retourne manger des licornes en enfer !

Je m'approche doucement et pose ma main sur son épaule.

- Liv ?

- CRÈVE !

Je retire ma main d'un coup, pendant que le crétin qui m'accompagne est plié de rire.

- Tu pourrais pas l'aider au lieu de te marrer ?

Toujours hilare, il s'avance vers Liv et lui tapote l'épaule.

- Allez la folle, c'est terminé, il est mort le canari.

Elle le regarde avec intérêt et jauge son adversaire.

- Tu crois ?

- J'en suis plus que sûr.

- Il allait nous attaquer !

- Il ne nous attaquera plus.

Elle acquiesce et se redresse, époussetant ses vêtements. Autour de nous, le combat semble s'être calmé, nos assaillants ne sont plus qu'un amas de plumes et de chair qui agonisent sur le sol.

Je cherche Louca et Raphaël de regard, quand j'aperçois Liv qui court vers quelqu'un, je décide de la suivre. Plus loin, j'aperçois une silhouette qui ressemble fort à celle de Louca. Je cours vers lui, et arrive à son niveau, il est couvert de sueur et de différentes blessures plus ou moins superficielles. Liv se jette sur lui comme un boulet de canon et le serre tellement fort qu'il en grimace.

- J'ai reconnu ton odeur, papa Louca.

Il lève les yeux au ciel et lui rend son étreinte avant de poser ses yeux sur moi.

- Heureux de te revoir, me dit-il.

Oh mon Dieu. Il vient d'être gentil.

Je lui fais un sourire timide et aperçois Raphaël à terre. Je me précipite pour l'aider à se relever.

- Tu vas bien ?

Il acquiesce doucement et m'adresse un sourire qui se veut rassurant.

- Heureux d'être sorti.

Loïs nous rejoint en courant, un pistolet à la main.

- Regardez ce que j'ai trouvé sur le corps de quelqu'un !

Raphaël s'insurge immédiatement.

- Ne me dis pas... que tu as fouillé les cadavres ?

- Bien sûr que si ! Comment a-t-il eu ça tu crois ?

Raphaël jure pendant que Loïs cajole son nouveau jouet et que Liv serre toujours Louca dans ses bras. De mon côté, je m'assieds, enfin dehors et heureuse de pouvoir me reposer.

- Ils ne pourront plus nous remettre en cage, dit Raphaël en s'asseyant à côté de moi.

J'acquiesce, j'imagine qu'il a raison. Maintenant que nous sommes tous réunis et avec ce que les autres prisonniers de mon père savent faire, plus personne ne peut nous défier.

- Je suis sûr que ce n'était même pas comestible, proclame Loïs.

Je secoue la tête, sachant très bien que c'est faux.

- Bien sûr que si ! Son but n'était pas de nous faire mourir !

- Oh bah c'est bizarre, j'ai pas eu l'impression qu'il nous voulait que du bien !

Je soupire et m'allonge sur le sol brûlant. Seulement quelques heures se sont écoulées et pourtant tout a changé depuis. Des gens sont morts, d'autres ont été blessés.

Et bon sang, Loïs n'a aucune égratignure !

Cela aurait été trop demander qu'il se prenne un petit parpaing ? Cela l'aurait peut-être rendu plus intelligent.

Je mettrai ça dans ma prochaine lettre au Père Noël tiens.

White Out [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant