Chapitre II, Partie 1: Fuite désorientée.

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Je bondis vers ma droite et ouvre la porte. J'escalade mon voisin et me retrouve vite à l'extérieur de la voiture, ce n'est qu'à cet instant que je me rends compte de mon geste.

Je suis libre !

Désorientée, je me mets à courir sans réfléchir une seconde de plus et me rends compte que mes ravisseurs m'ont enlevé mes chaussures.

Je cours en travers du parking désert et enveloppé par la nuit pour rejoindre la route. Intérieurement, je me félicite pour avoir mis ce t-shirt et ce jean. Je ne pouvais pas savoir que j'allais me faire kidnapper mais ce choix était judicieux. Malgré mon manque évident d'exercice et le fait que je n'ai pas de chaussures, j'atteins une vitesse de course convenable, sans doute passée par l'adrénaline et la peur.

Au bout de quelques minutes de course, je ressens évidemment le besoin de vérifier que personne ne me suit: cette erreur sera celle qui signera mon arrêt de mort. Le borgne est juste derrière moi: il m'attrape la taille et me hisse sur son épaule comme un vulgaire sac à patates. Je remue les jambes dans le vide, me débattant inutilement et je suis vite reposée sur la banquette arrière de cette maudite voiture.

- C'est une nerveuse la petite !

- Je ne suis pas petite... je suis de taille moyenne, marmonnais-je plus pour moi que pour les autres.

Je m'enfonce dans mon siège et attends le jugement final.

- Très bien... Je crois que nous te devons quelques explications.

Je lève ma tête encore douloureuse pour apercevoir celui qui vient de prononcer cette phrase, le conducteur me regarde de ses yeux sombres et je me sens soudainement intimidée, comme une petite fille au bureau du directeur.

- On ne lui doit rien du tout.

Cette fois c'est l'homme qui m'a menacée qui vient de parler. D'ailleurs, il commence à me taper sur les nerfs.

- Loïs s'il te plait, montre toi coopératif pour une fois.

Le dénommé Loïs lui lance un regard mauvais et la fille aux cheveux violets se met à parler.

- Déjà je propose qu'on se présente ! Moi je m'appelle Liv, j'ai été enchantée de te frapper, d'ailleurs j'espère que t'as encore mal. Je ne sais pas quel âge j'ai, mais à mon avis c'est aux alentours de dix-neuf ans, et j'entends ton coeur battre d'ici !

Mon voisin de gauche laisse tomber sa tête sur le siège en face de lui, visiblement insatisfait de la tirade de Liv.

- Quoi, qu'est ce que j'ai dit encore ? C'était pas bien ?

Mon voisin me regarde, un air confus sur le visage. Il semble désolé du comportement de ses amis.

- Ecoute... je ne sais même pas par où commencer tellement tout ça à l'air fou mais avant tout, sache que l'on ne te veut pas de mal et que nous ne sommes pas les méchants dans l'histoire.

Derrière lui, Liv et Loïs démentent sa tirade en secouant énergiquement la tête, ce qui ne me rassure pas.

- Je crois que tu sais que ton père possède plusieurs hôpitaux ?

J'acquiesce lentement, évidemment que je le sais. Mon père dirige plusieurs sortes de cliniques qu'il ne gère pas toutes mais qui lui appartiennent. Je l'ai toujours admiré pour ce qu'il est, c'est en quelque sorte un super-héros au même titre que Superman.

-Il n'est pas... il n'est pas seulement un médecin. Ton père fait des expériences infâmes sur des gens et il faut que tu me croies Héloïse. Ce n'est pas quelqu'un de bien.

Je le laisse continuer, malgré mon envie de défendre mon père. Je veux savoir ce qu'il a à dire, après tout je suis coincée dans cette voiture, alors autant connaître leur point de vue. L'homme passe sa main dans ses cheveux, signe de sa nervosité ou peut être de sa frustration.

- Je veux que tu effaces les limites que tu as créées dans ta tête.

Je lève un sourcil, interloquée.

- Les limites ?

- Oui. Au fond tu sais de quoi je parle. Les limites entre le réel et l'imaginaire. Je veux que tu les effaces.

Je regarde l'inconnu avec intérêt. Il est complètement fou.

- Il n'est pas fou, je te rassure.

Je me retourne vers le borgne en coup de vent, est ce que....

- Oui je viens de lire dans tes pensées.

Doucement je tourne le dos à Loïs, l'inconnu aux yeux verts a l'air désespéré. On dirait bien qu'il a gâché sa belle introduction. Liv qui était jusqu'à maintenant parfaitement immobile se met soudain en tête d'aider ses amis.

- Ouais enfin bref... On peut faire des trucs bizarres.

J'acquiesce doucement, règle numéro un: ne jamais contredire ouvertement un groupe de fous armés.

- Elle dit vrai. Je m'appelle Raphaël et je contrôle le feu.

Comme pour illustrer ses propos, mon voisin de droite fait jaillir quelque flammes du creux de sa main. Je regarde les flammes, complètement ébahie. Liv tape furieusement dans ses mains, les yeux brillants.

- A toi Louca !

Ce dernier soupire et se tourne vers moi, visiblement épuisé par les manières de Liv.

- Comme tu as sans doute pu le remarquer, je m'appelle Louca et, de mon côté, je contrôle l'électricité. Loïs à côté de toi est télépathe et...

- Je suis pas vraiment télépathe en fait. Je fais surtout des choses étranges avec les pensées des gens. Même que des fois ça rate.

Louca lui lance un regard noir et continue de présenter son groupe de psychopathes.

- Et je disais, la folle aux cheveux de Barbie s'appelle Liv et... elle ne se rappelle plus de rien.

Liv lui jette un regard mauvais.

White Out [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant