Parker - (BxB)

Chapitre 12 ~ Réflexion nocturne

Des soirées comme celle que l'on venait de passer avec Angus, j'en voudrais tous les jours. Tout le temps. Juste être là, allongé l'un à côté de l'autre, l'un dans les bras de l'autre. Être juste comme ça, dans une sorte de bulle temporelle où il n'y a que nous et rien que nous.

« - À quoi tu penses Parker ?

- À rien...En fait si, à trop de choses.

- Comme ?

- Comme le fait que l'on arrive bientôt au terme de l'année et honnêtement, le diplôme, les études, l'avenir, tout ça...J'ai beau y réfléchir, ça me fout la pétoche.

- T'as peur ? Toi ? Eh bien, si je pensais entendre ça un jour. D'habitude, c'est moi qui tremble et toi qui me rassures.

- Je présume qu'avec toi, je peux montrer d'autres côtés. Tu sais, se montrer fort, plein d'assurance et de confiance, c'est tellement facile. Ça revient à mentir. Mais montrer ce genre de petit côté...C'est tellement...

- Faible ?

- En quelque sorte, oui. »

C'est vrai que pendant des années, j'ai été celui qui nous servait de trampoline à tous les deux. J'étais celui qui avait des plans plein la tête. Une réponse pour toutes nos questions et une solution à tous les problèmes qui se présentaient à nous. Longtemps, j'ai été cette attache qui nous maintenait au sol. J'empêchais Angus de s'envoler, de rêver.

« - Tu sais, je ne connais pas une personne qui arrive à dire « Moi demain, je me vois comme ça ». On se projette ouais, on a des projets pleins la tête qui ne se réaliseront probablement jamais, donc logiquement, on a peur. C'est normal, ça. C'est juste qu'au bout d'un moment, je pense qu'il faut savoir poser son cerveau quelque temps. Arrêter de réfléchir. Les gens réfléchissent trop Parker. Tu réfléchis trop. Tu te poses trop de questions et tu passes à côté des choses simples. Des réponses que tu cherches. Mais c'est humain. Tout le monde agit de la même façon. Je n'en connais pas un qui, à un moment s'assoit pour se dire : Et maintenant ? Je fais quoi ? Parce que ça fait peur. Peur de savoir ce que l'on a à faire. Peur de savoir ce que l'on aura à faire à l'avenir. Je veux dire...On a 17/18 ans, on a toute la vie devant nous donc tu crois que ce n'est pas normal qu'on flippe un peu de temps en temps ? On est peut-être les grands chez les petits, mais dans le monde des adultes et des responsabilités, on est toujours les petits... Et parfois, on trouve ça plus facile d'attraper une main tendue qui nous guide plutôt que de nous prendre en main nous-mêmes. »

Depuis quand Angus s'est trouvé une passion pour la philosophie ? Quand a-t-il prit le temps de réfléchir ainsi ?

« - Quoi ? Pourquoi tu me regardes comme ça ?

- J'sais pas...Ce que tu deviens de dire...Je trouve ça...

- Épatant ? Tu sais, j'ai l'air d'un débile, mais j'ai aussi un cerveau.

- Non, mais je sais...C'est juste que...C'est profond.

- Hmm, non, je te l'ai dit. Pose ton cerveau et dit juste...Ce que tu as sur le cœur.

- Tu veux savoir ce que j'ai sur le cœur, là tout de suite ?

- Ouais...

- Je trouve que tu es un mec épatant, un gars époustouflant et surtout un copain ayant des mots très touchants.

- Tout en rime ! Bravo l'artiste ahaha !

- C'est ça, fou toi de ma gueule.

- Mais non, c'est mignon. Comme toi. »

Parce que je suis mignon ? Moi ?

« - Mignon ? Seulement ça ?

- Tu veux que je fasse une liste de toutes tes qualités et dire tout ce que j'aime chez toi ?

- Bah ouais !

- Et t'as cru que c'était Noël aussi ? Non. Pas maintenant. Ce n'est pas l'heure.

- Donc c'est l'heure de quoi selon toi ? »

Roulant sur le côté pour me regarder droit dans les yeux, il affiche clairement un sourire enfantin, m'embrassant sur la joue et se précipitant de se retourner pour éteindre la lumière.

« - C'est sûrement l'heure de dormir !

- Angus !

- Bonne nuit Parker. Dors bien.

- Angus !

- Non, non, je n'entends plus rien. Je dors. La ! La ! La ! »

Je déteste quand il fait ça. Comment il peut me laisser ainsi ? Me mettre en appétit à ce point-là et me laisser totalement sur ma faim ensuite ?