Les dernières semaines de cours servent, selon la tradition mise en place par l'éducation nationale, de semaines de « révision ». On est censés réviser, revoir, approfondir tout ce que l'on a vu durant nos deux dernières années de cours.
« - Ah ! J'en peux plus ! »
Mais, normalement, on n'est pas censé se refaire tout le programme.
« - Tu exagères ! Qu'est-ce que tu n'as pas compris cette fois ?
- Tout ! Absolument tout ! C'est quoi ça une « équation du second degré » ? À quoi ça sert ? »
Théoriquement ? À rien.
« - Angus...Je t'avais dit que si tu faisais un effort, ça serait plus facile.
- Crois-moi, j'ai essayé, mais l'on n'est pas tous nés avec ton cerveau non plus.
- Je ne suis pas intelligent...
- Ah non, c'est vrai. Comment tu le dis déjà ? « J'ai des facilités ».
- Ce qui est vrai ! Ce n'est pas de l'intelligence. Je comprends facilement, c'est tout.
- Tu ne veux pas que l'on fasse un échange de cerveau durant les examens ?
- Rêve. Je garde le mien. Le tien est un bordel monstre. Bon, aller, on reprends et que je te réexplique.
- Non. C'est mort. Je n'y arriverais jamais. Je n'aurais jamais mon bac. Je redoublerais et toi, tu iras faire tes études loin de moi et...
- Oh ! Stop le défaitisme là ! Qu'est-ce que t'en sais ? T'as vu l'avenir ?
- Non, mais c'est facile à deviner...Je veux dire regarde la catastrophe générale que je suis. Je dois avoir quoi ? 8-9 de moyenne générale.
- Eh bien alors ? C'est largement faisable.
- Pour toi ! Moi, non. Je meurs littéralement sur place.
- Arrête de te plaindre, reprends-toi en main et secoue-toi. Allez !
- Oui chef. »
Cela faisait déjà trois semaines qu'Angus et moi passons toutes nos soirées à réviser et à chaque fois, ça tourne à la crise d'angoisse, de nerf ou de pleurs.
Angus a peur.
J'ai peur.
L'avenir nous fait peur.
Et avec raison je crois.
Même si l'on avait différents projets, on avait plus ou moins discuté de faire nos études de façon à rester assez proches l'un de l'autre. Peut-être pas la même université, mais au moins la même ville ou ses alentours. Ça serait cool.
On savait pertinemment qu'à partir du moment où l'on se séparerait, cela serait la fin pour nous.
Angus passerait certainement son temps à faire n'importe quoi et moi...Moi je me renfermerais sur moi-même. Je vais privilégier mes études et rien d'autre.
« - Bon, pour ce qui est Histoire, j'ai fait appel à quelqu'un de meilleur que moi. »
J'ouvre la porte tandis que Mona entre dans le salon, longuement dévisagé par Angus.
« - Salut ! »
Immédiatement, il s'est caché derrière ses bouquins pour ne pas avoir à la regarder.
Le fait que Mona fut et est certainement encore et toujours intéressée par moi, n'a jamais été digéré par Angus malgré mes dires qui, chaque fois, lui prouve et lui annonce que c'est lui que j'ai choisi.
« - Traitre.
- Fais un effort Angus. Mona est venue t'aider. Enfin, nous aider...Réviser le programme d'Histoire-Géo ne me fera pas de mal.
- Pourquoi elle ?
- Parce qu'elle a des meilleures notes que moi et en plus, Mona veut faire une fac d'Histoire pour devenir prof. C'est l'occasion de l'aider.
- Ah donc je sers de cobaye.
- Ne sois pas comme ça...Aller, souris. »
Mais il ne bouge pas. Il reste dans son coin sans laisser l'ombre d'une chance à notre invitée.
Parfait !
Je ne voulais pas en arriver là, mais je pense qu'un ultimatum s'impose.
M'approchant de lui, je lui murmure tout bas dans le creux de son oreille.
« - Si tu ne fais pas d'effort, pas de câlin ce soir. »
Son visage se retourne immédiatement vers moi. Surpris.
« - Tu n'oseras pas !
- Tu veux parier ? »
C'est mal me connaître.
Je peux parfaitement pratiquer l'abstinence tant que ça peut sauver ta scolarité.
Il se relève et attrape alors la main de Mona en toute hâte.
« - Je suis enchanté de pouvoir travailler avec toi ! Je m'en remets à tes bons soins. »
Et voilà, l'affaire est dans le sac.
C'est tellement facile avec lui.
Enfin, je dis ça, mais son courage a duré une heure avant qu'il ne s'écroule par terre en hurlant.
« - Je vais mourir !!!
- Mais non. Aller on a encore deux chapitres à voir. Et puis comme Parker l'a dit, après, ce n'est qu'une révision générale de tout.
- Vous voulez ma mort en fait ? C'est ça ? Non parce que, à ce train-là, c'est ce qui va m'arriver. Mon cerveau n'est pas conçu pour subir autant de pression. »
Il nous dévisage tous les deux avant de continuer sa longue tirade de martyr.
« - Je ne suis pas venu ici pour souffrir, ok ? »
Allons bon, il ne manquait plus que ça.
J-20 avant le B.A.C.
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Parker - (BxB)
RomanceLe premier amour c'est celui qui chamboule votre vie, votre cœur et surtout, votre tête. Parker a toujours eu pour habitude d'être le seul maître à bord de sa propre vie et pourtant, depuis Angus, cette dernière est sens dessus dessous et Parker n'...