Jour 1 (partie 2)

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Cinq heures et trois changement de train plus tard, j'arrive en gare d'Avignon centre. Je suis submergée par l'effervescence de la ville. Tout le monde semble savoir où aller, sauf moi. Je sors ma carte et tente de la déchiffrer. Je ne comprends absolument rien au plan et n'ai pas le sens de l'orientation. Alors que je peste contre cette dernière et l'abruti qui a créé cette ville hyper compliqué, un type m'interpelle.

- Besoin d'un coup de main ?

je le scrute de autant bas, il est mal coiffé, les cheveux en bataille, des cernes marquées, et est aussi baraqué qu'une brindille. Je me dis que s'il s'agit d'un tueur en série vu sa carrure je n'aurais pas trop de mal à le foutre au tapis. Et puis je commence à en avoir vraiment marre, alors un peu d'aide n'est pas de refus.

- Je recherche cet hôtel-ci, je lui montre sur la carte le point rouge que j'avais fait au préalable.

Il me prend la carte demain, la retourne.

- Dans ce sens là, ce sera beaucoup plus facile.

Fou toi de ma gueule encore une fois et la carte je te la fou là où je pense l'asperge !

- Donc, nous sommes ici, votre hôtel est là, regardez, vous voyez c'est pas compliqué, vous prenez tout droit, ensuite à droite, de nouveau tout droit à nouveau à droite et vous y êtes !

Je lui jette un regard dubitatif, comme s'il venait de m'expliquer une leçon sur la théorie quantique en mandarin, sous-titré en foulfouldé.

- Vous voulez que je vous accompagne ?

En temps normal j'aurais refusée, mais là, la fatigue commence vraiment se faire ressentir et j'ai qu'une envie c'est d'arriver à ce foutu hôtel.

- Ce serait sympa oui.

En tout cas, il est d'une grande galanterie, sans même que je lui demande quoi que ce soit, il a pris ma valise. Je le suis d'un pas rapide.

- Moi c'est Julien et toi ?

- June

- Enchanté, sa ne te dérange pas si on ce tutoies ?

- Non, si sa te fais plaisir.

- C'est que l'on doit avoir le même âge, alors ça me fais bizarre de te vouvoyer. Et je trouve ça plus sympas.

-si tu le dis

- Tu viens en vacances ?

- Pas vraiment.

- Tu as de la famille ici ?

- Pas que je sache.

- Moi j'ai grandi ici, je suis allé au lycée St Joseph un peu plus bas dans la rue là-bas. Et à présent je travail à la caisse d'allocation familiale, c'est pas top comme boulot, mais c'est mieux que rien. Et toi tu fais quoi ?

- Thanatopracteur.

- Thana...quoi? C'est quoi au juste ?

- Je m'occupe des mort, toilette, habillage, coiffage, maquillage, pour les cérémonie funèbre.

- C'est... Spécial...

Trois millisecondes plus tard...

- Tu n'es pas très loquace !

Par contre toi tu as un débit de parole à rendre jaloux Grégoire Margotton ! Non mais sérieux jamais il s'arrête !

- Nous y voilà !

Je me retrouve devant la façade d'un immeuble de style haussmannien, avec une immense double porte en bois vert donnant sur une petite cour dallée, ornée de quelques fleurs et arbustes avec en son centre un magnifique olivier.

- Merci, j'ai hâte de prendre une douche.

J'attrape ma valise et au moment de la tirer je pousse un petit cri de douleur.

- Tout vas bien ?

- Oui, c'est rien.

Je me masse l'épaule douloureuse.

- Laisse je m'en charge

Je n'ai pas le temps de riposter qu'il est déjà presque arrivé à l'accueil de l'établissement.

Une fois les formalités faites, il m'accompagne jusqu'à la chambre.

- Encore merci Julien

- C'était avec plaisir tu sais.

- Au-revoir.

Aussitôt la porte fermée, j'entends toquer.

Encore lui !!!

- j'ai oublié de te donner ceci

Il me tend un petit bout de papier.

- qu'est-ce que s'est ?

- mon numéro... Je me suis dis que... vu que tu ne connais personne ici... Enfin si tu as besoin hésite pas...

- Ouais, c'est sympas j'y penserais.

Il reste là sans bouger au beau milieu du couloir.

- Autre chose ?

- Non... Pardon... Je te laisse. Mais vraiment tu peux appeler quand tu veux çà me gêne pas.

Je referme la porte à double tour avant d'aller me vautrer sur le lit. Demain direction l'appartement de Lise.



June Où les histoires vivent. Découvrez maintenant