June

Jour 3 (Partie 3)

Je reste pétrifiée devant l'ouvrage. Les mains tremblantes je le tiens du bout des doigts comme si celui ci risquait de me brûler la peau. Un mauvais pressentiment m'envahit.

- June !

Julien commence à s'impatienter dans le salon. Mais sous le choc de ma découverte, je ne peux prononcer le moindre son.

- June, qu'est ce que tu fou ?

Obtenant aucune réponse, j'entends Julien ce diriger vers la chambre. Lorsqu'il me voit assise sur le rebord du lit le regard fixé sur le rectangle noir que je détiens, il comprend que j'ai trouvée ce que je cherchais. Il annonce à Laura qu'il la rappelera plus tard, sans même lui laisser le temps de répondre quoi que ce soit il coupe cour à la conversation. Et s'approche de moi. Son regard suit le mien.

- C'est quoi ce bordel ? Pourquoi ton nom est sur ce livre.

- Je n'en ai pas la moindre idée.

- Y a qu'un moyen de le savoir c'est de le lire.

- Je sais...

- Alors qu'est ce que tu attends ? Tu as enfin une chose qui pourrai t'apporter des réponses. Tu n'es pas excitée de découvrir ce qu'il y a d'écrit ?

Mais mains ce remettent à trembler de plus belle.

- Qu'est-ce qui a June ?

- j'ai peur... Peur de savoir... Mais... En même temps je veux savoir... C'est confus. Tiens lis le toi.

Je lui tend le livre qu'il repousse aussitôt des deux mains.

- Non, non, non c'est pas à moi de le faire.

- Je sais mais j'en suis incapable. Alors je te le demande une dernière fois, lis le s'il te plaît.

- Ok, je vais le lire, mais uniquement parce que tu as dis s'il te plaît, tente t-il de plaisanter.

Il me prend le livre et ouvre la première page. Il commence la longue lecture à voix haute.

" Vingt-quatre années se sont écoulées, depuis la dernière fois où nous avons été ensemble.

Et plus le temps passe, plus je me dis qu'un jour tout va m'éclater en pleine face, que l'on va découvrir la vérité.
J

'ai rompu tout contact avec ma famille d'accueil depuis quelques années déjà[...]

Et même si j'ai un boulot qui me plaît des amis et une vie bien remplie. Tu es toujours là, dans un coin de ma tête. June.

Je ne t'oublie pas. "

- Elle savait que tu existait !

Julien semble aussi surpris que moi de cette découverte. Car en effet dans les livres rouge rien ne montrait qu'elle savait.

- Je continu ?

Je hoche la tête en signe d'acquiescement.

" Toi m'a sœur, toi mon double. Toi ma moitié. On dit souvent que chez les jumeaux il y a toujours le gentil et le méchant jumeau. Le Ying et le Yang. Comment cela ce fait-il que deux identités remarquablement identiques, issues d'un même œuf puissent être à ce point différentes ? Cette unique et même âme partagée pendant un bref instant s'est t-elle elle aussi divisée en deux ? offrant à l'une la grâce et la bonté suprême et à l'autre la gratifiant de son côté obscure. Tu as toujours été la favorite, l'enfant merveilleuse et aimante. À l'orphelinat ton nom résonnait à travers les murs, venant me hanter jusque dans mes rêves les plus beaux. Il y avait toi et puis il y avait moi, ton ombre. "

- Elle ne t'aimais pas beaucoup on dirais !

Je ne sais pas si elle ne m'aimais réellement pas, ou si c'était dû à la jalousie. Jalousie dont je n'était pas responsable je n'étais qu'une toute petite fille. A cet âge là personne n'est en mesure de créer un tel mal-être intentionnellement.

- On dirais, oui. Tu crois que c'est pour ça qu'elle n'a jamais voulu me retrouver ?

Le silence de Julien en dit long, mon cœur se serre à cette idée.

Puis Julien reprend la lecture.

Toutes les pages sont recouverte de ressentiment effrayant et peu glorieux pour moi. Elle y décrit nos années à l'orphelinat, les jeux que nous faisions ensemble, comment le personnel s'occupait de nous, surtout une certaine Martine Roux, qui semblait être la seule personne à vraiment nous aimer.

Et puis arriva les écrits de l'horreur. La stupeur et l'effroi me parcouru l'échine. Ma sœur, ma jumelle comment a t-elle pu faire cela ?!

Les larmes me monte au yeux. Julien referme le livre, le visage livide vidé de son sang.

- On va faire une petite pose... je... Je... t'invites au restaurant...

Je ne suis pas sûr de pouvoir avaler quoi que ce soit mais accepte tout de même l'invitation. Un pose me ferra le plus grand bien. Et je veux m'éloigner au maximun de ce lieu, de ce livre, de ELLE.