Avec une heure de retard, dû à un accident sur la nationale à la sortie de l'hôpital, j'arrive enfin au boulot.
En passant devant le bureau de Jino, celui-ci m'interpelle.
-Tu es en retard ! Me lance t-il en allumant son cigare.
-je sais lire l'heure merci !
-je trouve que ces derniers temps ça deviens une habitude June !
C'est sûr, il est un exemple en la matière. Monsieur, j'arrive-en-retard à chaque rendez-vous.
-Sinon, tu veux qu'on en parle des heures supplémentaires, que je me suis coltinée tous les soirs de la semaine ? Prends ton chéquier ça risque de te coûter cher.
Il se met à grogner comme un ours. L'argent est un sujet sensible avec Jino.
- Tu m'emmerdes....
Je m'apprête à tourner les talons, lorsqu'il me stoppe net.
-Attends, tiens prend ça.
Il me tend un dossier.
-On nous à amener le corps y a trente minutes. Passe le en priorité, ils viennent le chercher demain, il part dans le sud. On l'a mit frigo 3.
J'attrape le dossier et descends au sous-sol.
Je jette mes affaires, sur ce qui me sert de bureau et pose le dossier sur les autres déjà présents. Je me serre un café bien tassé. Je vais en avoir besoin, mes nuits sont de plus en plus agitées ces temps-ci.
Une fois tout le matériel préparé et la table mortuaire désinfectée, je décide de survoler le dossier remis par Jino.
Lise Galiano, née le 12 juin 1988 à Paris. Domiciliée 12 rue du thiers à Avignon.
Pere : Mr Galiano Henry, né le 23 août 1956 à Nice.
Mère: Mme Galiano Annie, née le 18 novembre 1959 à Antibes.
Cause du décès: accident de la circulation.
Lieu du décès : voie publique
Aucune photo dans le dossier. Même pas un article de presse.
J'avale le reste de mon café, et enfile une paire de gants en latex.
J'ouvre le frigo mortuaire, tire la planche à acier et la fait glisser sur la table mortuaire.
Un drap blanc recouvre le corps de la défunte. Je règle la hauteur de la table et retire délicatement le drap, découvrant ainsi la jeune femme.
Un menton rond, des lèvres pleines, un nez fin légèrement retroussé et des yeux en amande restés ouverts laissant voir ses iris grises comme un jour d'orage.
Je suis effrayée par ce que je vois. Immobilisée, par la peur et sur le point d'être aveuglée par mes larmes, je ferme les yeux. Me frotte les tempes. Inspire à grande bouffée, pour calmer les battements douloureux de mon cœur.
Lorsque je les réouvre je fixe à nouveau l'objet de mon angoisse, en dessine les contours du bout des doigts. Mon visage. Cette fille à mon visage.
A suivre (Jour J partie 3)

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June
Fiksi UmumLa vie n'a pas été tendre avec June. Abandonnée à la naissance, baladée de familles d'accueil en familles d'accueil. Elle a appris seule à faire face à la cruauté du monde, en se réfugiant dans son travail de thanatopracteur. Mais un beau jour un ca...