Axel.
La nuit est là.
Annie est dans le salon, il entend le bruit des cartes qu'elle sort du paquet, puis celui qu'elle fait en les posant sur la table, le doux froissement sur la nappe, le froncement de ses sourcils, le pli de son front, et le sourire, timide, discret, lorsqu'elle gagne la partie de solitaire.Il n'y a pas de réverbère à sa fenêtre.
Il n'y a pas de lumière sur son mur.
Il n'y a pas de vagues qui ondulent,
Ni d'étincelles dans l'orage.Son téléphone est dans ses mains.
Jean est dans sa tête.
Il lui a envoyé trois messages dans la soirée, et il hésite à en écrire un quatrième. Mais l'inquiétude est dans son coeur, parce qu'il a peur d'avoir fait quelque chose de maladroit, peut-être qu'il lui est arrivé quelque chose, peut-être qu'il est évanoui quelque part, ou qu'il s'est fait enlevé, peut-être qu'il ne va pas bien et qu'il n'est pas là pour l'aider, et à cette pensée son coeur se serre un peu plus.Alors il continue d'écrire en doutant un peu, il tape si vite sur le clavier que les mots s'embrouillent, ou peut-être que c'est son cœur qui devient un fil entortillé, mais il sait que malgré tout, le début et la fin sont reliés à lui.
« Jean, j'espère que tu vas bien. Je m'inquiète pour toi, même si je sais que tu ne voudrais pas que je m'inquiète. S'il te plaît, dis-moi que tu es vivant. Tu n'as pas besoin d'aller bien, ni de me parler. Juste un mot suffira. Je pense à toi. »
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Les Invincibles
RomanceIl a suffit d'un soir d'été, d'un serveur absent et d'un livre à la couverture bleue pour que deux âmes se trouvent.