Jean.
Il tient son téléphone contre son oreille. À l'autre bout, Axel. Sa voix est rauque et cassée, parce qu'il n'a pas parlé depuis plusieurs heures. Sa main tremble. Son cœur aussi. Il entend les tonalités qui résonnent contre son oreille, traversant sa peau, atteignant son cerveau, s'échouant directement dans son cortex.
Le réverbère est toujours là.
La lumière ondule toujours.
Il pense que la mer est dans sa chambre, et que s'il pose le pied sur le sol, alors il y aura du sable qui glissera entre ses orteils.
Il entend la voix d'Axel. Il parle lentement, et sa voix grave prononce Jean ? comme une question, avec une hésitation, un souffle premier qui le rend incrédule.
« Est-ce que tu vas bien ? »
Il n'a pas de réponse. Il n'a plus rien à dire.
Il a raconté trop d'histoire, sa gorge est sèche désormais, sa langue est un papyrus qui colle contre son palais, il ne parvient plus à bouger ses lèvres. Il y a un silence, durant lequel il entend la respiration d'Axel très loin de lui, trop loin peut-être, puis il murmure :« Axel, s'il te plaît, viens. »
Il entend le bruit d'un ressort de matelas, puis Axel raccroche. Il ne dit plus rien. Ses yeux sont humides, et une larme roule de sa paupière à ses lèvres.
L'eau est salée comme la goutte d'un océan.

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Les Invincibles
RomantikIl a suffit d'un soir d'été, d'un serveur absent et d'un livre à la couverture bleue pour que deux âmes se trouvent.