XXIV.

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Axel.

Il court dans la nuit. Son souffle est chaotique, ses poumons brûlent, ses jambes tremblent, dans son dos claque sa veste, dans sa poitrine bat son cœur, dans sa tête résonne la voix de Jean, et l'ivresse de la course annihile tout le reste.

Il retrouve le lampadaire, les marches du perron, la porte du temple sacré, il a un instant d'hésitation, un pas plus lent qu'un autre, mais il est là, il est devant, il toque sur le battant, rien ne bouge, tout est figé, alors il ose entrer, il sent dans son esprit qu'il a le droit, que c'est une situation d'urgence, il se tient dans l'entrée, la maison est plongée dans l'obscurité.

Il traverse le couloir, il passe devant la mère de Jean, dos à lui, assise sur le canapé devant une émission sur la télévision, il se fait encore plus discret, il monte doucement les marches de l'escalier, il se souvient de la discussion qu'il avait eu avec lui, il aimait sa chambre en hauteur, après la salle de bain, lorsqu'il arrive à l'étage son cœur bat toujours aussi vite, peut-être que c'est à cause de la course, ou peut-être que c'est autre chose.

Toujours est-il que quand il entre dans la pièce, l'odeur de Jean l'étreint et face à lui, la goutte d'eau est devenue océan.

Les InvinciblesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant