XXV.

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Jean.

Axel est là.

Cette vérité le submerge, tandis qu'il lève vers lui ses yeux inondés où l'eau a creusé comme des ravins vers son âme. Alors, Axel s'avance, il vole presque dans la pièce, il s'assied à côté de lui, pose sa main à l'arrière de sa tête, l'amène contre son épaule, l'entoure de ses bras, ses gestes sont doux, il est encore frais de l'air de la nuit, mais sous ses vêtements sa peau est brûlante.

Jean sanglote contre lui. Son torse est tout entier collé au sien, et lorsque sa main passe à l'endroit où le teeshirt relevé dévoile sa peau, qu'il y laisse sa paume et que leurs chaleurs se mélangent et atteignent son cœur, qu'il sent sous sa tête la pulsation effrénée, sous ses doigts le frissonnement de la peau, et dans sa nuque la caresse d'une main, alors seulement l'océan se résorbe, la crue s'arrête, les vagues redeviennent frêles et un rayon de soleil fait sécher le sable encore humide.

Axel ne parle pas. Il sait que les gestes apaisent plus que les mots, et il a peur de ruiner l'instant avec ses paroles maladroites, de rompre la délicatesse et de briser la paix. Alors, comme pour s'excuser de ne pas savoir quoi dire, il reprend ses caresses, trace de longs chemins sur le dos de Jean, exprime son amour avec toute la douceur qu'il peut donner, et quand enfin l'océan redevenu homme lève vers lui ses yeux bleus, alors il lui sourit tendrement ; et l'espoir revient.

Jean souffle :

« Merci. »

Et Axel, qui lui est infiniment plus reconnaissant, se penche en avant, il plonge dans l'eau de ses yeux, il s'y jette et s'y noie, et quand il pose ses lèvres sur les siennes et que l'océan disparaît, que le temps s'essouffle, que leurs bouches sont aussi proches que leurs cœurs, alors il lui dit.

« L'espoir, c'est toi. »

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