Chapitre 41:

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Pdv Ken:


Assis à même le sol, entouré des fracas d'objets en tout genre témoins de ma colère. Un tube de nicotine presque terminé vient bientôt rejoindre ses camarades agglutinés dans un cendrier (cadeau de ma mère venant d'un de ses petits marchés grecs traditionnels que l'on ne trouve que dans les petits villages comme Proussos). Je noyais les pages blanches de mon carnet sous des litres d'encre que je déversais à un rythme effréné. Mon imagination était en ce soir si tragique à son apogée, comme si la dispute avec Laya m'avait enfin débloqué de cette longue pause d'écriture.


Des amas de feuilles froissées jonchaient le sol de mon salon, mes cheveux attachés dans une sorte de chignon ridicule dont Laya raffole et retenu par l'élastique que ma petite amie laissait constamment traîner quant elle venait chez moi.

Même quand elle n'est pas à mes côtés, j'ai besoin d'une part d'elle avec moi pour me sentir serein.


Cela peut sembler ridicule mais sa présence m'apaise et suffit à me combler de bonheur. J'aime la voir rire aux éclats et entendre ses gloussements incessants, la voir peindre nue à la simple lueur d'une bougie, l'entendre me confier ses pensées enivrantes de philosophie, l'écouter râler sur moi quand je laisse traîner mes affaires, la voir remettre d'une manière quasi machinale, sa mèche de cheveux a l'odeur de monoï derrière son oreille quant elle est concentrée, de la voir me regarder avec ses yeux si particuliers, si différents et d'y lire à la fois de la fierté et de l'amour quand elle me regarde. Et tellement de choses encore....

Notre dispute a été stupide et j'en étais pour la grande majorité la cause. Je m'en veux d'avoir était aussi maladroit avec elle. Je n'aurais pas dû lui parler de toutes ses choses, aborder tant de sujets, lui exprimer mes souhaits d'avenir quand son frère se trouve être entre la vie et la mort.

Mes doigts débouchent avec difficulté une bouteille de Guiness ambrée, les favorites de Laya, celles qu'elle achète par soit disant « pur respect de ses origines irlandaises ». J'avale une gorgée de cette bière au goût puissant et marqué presque âcre, « cette bière a un goût presque viril » pensais-je

Cette pensée me déclencha un gloussement car je m'imaginais ma brune en train de boire cette même bière avec son sourire fière sur le visage.


Je me laisse tomber en arrière, ma tête rencontrant un morceau du canapé et mes bras pendants le long de mon corps vide de toute motivation. Je me décide alors à saisir mon iPhone à la vitre brisée qui repose sur la table basse et qui laisse apparaître une photo de ma brune et de mon squa riant aux éclats. Je débute alors la rédaction d'un sms pour Deen et Mohammed pour leur expliquer la situation et leur faire la requête de prendre soin de Laya à ma place.

Puis, je dépose doucement mon bigo en me dirigeant doucement vers ma chambre et l'écran s'éteint en même temps que je m'évade vers le pays des rêves.





11h42



Le réveil fut particulièrement terrible, notamment à cause de ce que bigo venait de m'annoncer après trois minutes de réveil: Léo était mort... hémorragie à ce que j'avais compris. Je n'arrivais pas à y croire, j'étais complètement déconnecté et la seule chose à laquelle je pouvais penser était d'aller vérifier l'état de ma brune. Mon cœur me faisait souffrir et je pris la décision, uniquement sur un coup de tête, d'aller la rejoindre chez elle au plus vite. Je me levais péniblement, slalomant entre les morceaux de verres et débris en tout genre, en évitant bien soigneusement de me couper et de marcher sur les différentes feuilles pour ne pas les froisser.

D'après bigo elle se serait directement cloîtrée dans sa chambre à son arrivée à l'appartement, ne laissant rentrer que Adèle. Mais ce qui était d'autant plus inquiétant c'est qu'elle n'avait pas dit un mots, pas laisser échapper une larme et nous étions tous d'accord pour dire que c'était loin d'être une bonne chose.






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