Chapitre 49:

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Pdv Laya:
20h11

Alors que je venais de refuser une cigarette à Adèle, soucieuse de respecter la promesse que j'avais faite à Ken quelques mois plus tôt, une voix vient briser cette bulle de confort et de sérénité, une voix que je reconnaîtrait parmi mille.

Ken: « Alors comme ça t'as vraiment arrêté de fumer ? » me questionna-t-il, ses pupilles sondant les miennes à la recherche de réponses.

Mon cœur battait la chamade à la vue de son visage amaigris, de ses cernes creuses et de son torse qui semblait plus saillant et musclé que quelques mois plus tôt et alors je me ravivais, la flamme qui brûlait à l'intérieur de mon corps repris goût à la vie. J'avais la bouche sèche, les jambes cotonneuses et je n'étais plus certaine de voir clairement ce qui se jouait devant moi. Je tentais de me ressaisir rapidement mais au vu de son sourire en coin je compris qu'il en avait lui aussi conscience.

Adèle: « Je crois que je vais vous laisser du coup » dit-elle avant d'écraser sa clope pour rentrer dans le bistrot, embrassant ma joue et jetant un regard menaçant à mon ancien petit ami.

Il se décolla du mur où il était accoudé et s'avança de quelques pas hésitants, les mains dans les poches.

Moi: « Félicitations pour ton album » le félicitais-je, incapable de formuler une autre phrase


Un sourire naquit sur ses lèvres quand il vit que je le fixais avec la même fierté qu'avant.


Ken: " Tu l'as écouté ?" me questionna-t-il en me fixant intensément.


Je me mis à rougir, consciente de l'effet qu'il avait encore sur ma personne ce qui lui déclencha un petit rire.


Moi: " T'es bourré de talent ken, tu le sais ça ?" je tentais de lui sourire mais je ne pus m'empêcher de rajouter pour couper court à la conversation: " Les gars sont à l'intérieur si tu veux..."


Il secoua la tête dans un mouvement de négation avant de passer sa langue sur ses lèvres.


Ken: " C'est pas eux que je suis venu chercher"


J'étais prise au dépourvue. Son regard me mettait dans une position inconfortable car je savais qu'il était en train de tenter de cerner mes émotions.


Ken: " Il faudrait peut-être qu'on discute tu penses pas ?"


J'évitais volontairement son intervention en rétorquant à mon tour


Moi: " Tu devrais y aller, ils ont servis le dessert il me semble."


Je me précipitais vers l'intérieur pour reprendre ma place aux côtés de Framal, sous les regards curieux de l'ensemble de la tablé. Mais je pris soin de les éviter en lançant:


Moi: " Bon alors, on le mange ce gâteau ?"





00h35





Nous venions tous de sortir du restaurant, une partie des gars était repartis mais certains avaient insistés pour me raccompagner jusqu'à mon domicile. Ken ne m'avait pas reparlé durant le reste de ma soirée et ceux pour mon plus grand bonheur. J'étais incapable de le regarder sans penser à ce que nous étions avant et c'était terriblement mal mais en trois mois j'avais pris conscience de pas mal de choses. Pour commencer, j'avais compris qu'il était temps que j'accepte d'être aidé et j'avais donc pris l'initiative, sous les bons conseils d'Adèle, de devenir membre d'une association venant en aide aux victimes du terrorisme et leurs familles et cela m'avait fait un bien fou. Ensuite, j'avais pardonné Ken car j'avais réalisé que c'était mes doutes, mes incertitudes et mon manque de démonstration qui l'avait quelque part poussé à la faute. Enfin, j'avais été acceptée aux beaux arts et l'art me permettait de me libérer, d'exorciser mes démons et quelque part de me soulager de cette part de culpabilité. En bref, j'allais mieux, du moins j'étais sur la bonne voie pour commencer ma rémission. Je tentais de me reconstruire en partant sur des bases neuves et saines dans l'espoir d'un jour pouvoir accepter la longue cicatrice qui déformait une partie de mon corps et de parvenir à me rendre sur la tombe de mon frère.





Vogue dans tes yeux [k.s] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant