Chapitre 50:

263 10 2
                                    

Pdv Ken:


Cela faisait un long mois que je n'avais plus vu Laya, depuis notre baiser fiévreux a vrai dire. Après cela, elle s'était mise à bafouiller qu'elle ne se sentait pas prête avant de subitement prendre la fuite. Et depuis, plus rien, le néant... j'avais tenté de la joindre à mainte reprises mais en vain.


Elle n'était pas la seule à avoir changé, à avoir pris conscience de certains faux pas dans notre relation. Je l'avais fait moi aussi pendant nos long mois de séparation, j'avais tenté de cerner son mal être et le mien. J'avais cherché des solutions pour l'aider avant d'apprendre par les garçons qu'elle ne m'avait pas attendu pour le faire. Elle s'était inscrite dans une association pour parler et depuis je me maudissais de ne pas l'avoir poussé à le faire plus tôt, de ne pas l'avoir poussé à vouloir aller mieux. Je ne me blâmais pas pour autant car j'étais conscient de ne pas être tout noir dans cette histoire, Laya avait également ses torts et il fallait qu'elle s'en rende compte. Il fallait qu'elle en prenne conscience et qu'elle fasse la démarche, le choix d'avancer une bonne fois pour toute.

Je ne pouvais plus rien faire et je m'en étais rendu compte, je devais me contenter d'attendre qu'elle soit prête à avancer et à se laisser une chance d'enfin un jour pouvoir accéder au bonheur. Notre relation avait été trop vite j'en avais l'intime conviction désormais. Et avec du recul, ce que je pensais être une bonne chose à l'époque était en fait négatif car nous n'avions pas pris en considération un facteur essentiel: Laya n'était pas prête à s'engager dans une relation. Ce que je trouvais le plus triste c'est que nous n'en avions pas eu conscience tout deux et que cette innocence nous avait conduit à notre perte car c'était précisément dans la précipitation que nous nous étions vraisemblablement perdus.


Malgré cela, je ne regrettais rien bien au contraire. J'étais désormais déterminé à la retrouver, à ressentir de nouveau cette sensation de plénitude béante lorsque nous étions ensemble. Je voulais enfouir mon nez dans sa chevelure et m'enivrer des effluves de monoï qu'elle dégageait.


Présentement je me trouvais là, assis devant ma feuille blanche, stylo en main, à attendre une possible idée. Mais l'inspiration ne me venait pas depuis bien trop de temps et cela avait pour conséquence de me frustrer. Je soufflais alors bruyamment me passant une main dans les cheveux avant de me saisir d'un tube de nicotine pour le laisser me consumer. Je marchais péniblement jusqu'à mon balcon, ouvrant la baie vitrée pour laisser la fumée s'évaporer et former d'épais nuages au dessus de ma tête. L'air chaud et sec de cette fin d'été me tiraillait la peau et me faisait déjà regretter la fraîcheur de mon appartement.


J'observais les toitures, la rue pleine de vie et le ciel orangé en inspirant dans un silence religieux la fumée nocive de ma cigarette. Mes doigts tapaient sur le rebord de la barrière en métal un rythme hasardeux. C'est un sifflement en bas de ma rue qui m'extirpa de ma contemplation muette. Instinctivement mon regard fut attiré par le sol et j'identifiais sans mal le propriétaire de ce sifflement. Un sourire niais étira mes lèvres quand je vis la silhouette longiligne d'Adèle au pas de mon immeuble, patientant devant ma porte.





Moi: " Tu connais le code fais comme chez oit "  lui criais-je par dessus la rambarde avant d'écraser ma cigarette et de rentrer à l'intérieur.


Je lui ouvris la porte, la saluant chaleureusement avant de la voir s'écraser lourdement dans mon canapé.


Moi: " Quoi de neuf ?" lui demandais-je intrigué par sa visite plutôt inattendue


Elle tourna sa tête vivement vers moi en se raclant la gorge avant de prendre la parole, un sourire moqueur pendu au coin de la bouche.


Vogue dans tes yeux [k.s] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant