Poème n°6 de UneColombe

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Par une nuit de mai

Par une nuit de mai,
Effondrée dans l'obscurité de mes draps,
J'écoute, absente, le bruit sourd
De mon cœur qui se déchire.
Il crie. Mais seul l'écho insoutenable et assourdissant,
Méprisant de la nuit, lui répond.

Où sont-ils les compagnons d'autrefois ?
Ces sœurs nées pour les jours de détresse, où sont-elles ?

Emportés par les vagues de l'ignorance,
Ils laissent derrière eux une petite statue de marbre blanc
Aux yeux submergés par l'écume du chagrin
Et à la peau livide, parsemée d'éclats sanguins. Lacérée.Jour après jour, elle
Contemple, silencieuse, la blessure au creux de sa poitrine.

Hier, La souffrance, conquérante maladive nourrie de tristesse,
De son glaive tranchant,
Frappa un corps fêle et rose.
Et ce corps mourant,
Dans la tiédeur de la nuit de mai
Goûte à la solitude. Ravale ses larmes- elles ont la saveur du sang-
Et observe l'écorce de pierre
Qui soustrait à la lune l'ombre de sa chair.

Alors au cœur de cette sombre nuit de mai,
Au milieu des draps gris,
La petite statue de marbre esquisse un sourire, pâle et fragile.
Sans bruit, elle se pare pour une dernière bataille.
Victorieuse, elle caresse en tremblant,
Le manque, l'absence, le vide
Cicatrice indélébile, abandon éternel, agonie malheureuse,
Grand trou béant à la place du cœur.

Concours de Poésie [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant