Poème n°12 de OskarNussbaum

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Morne Hiver

J'aime à me rappeler la vue des cous graciles,
Des chevilles superbes qui dodelinaient,
Les joues rougies, joyeuses, qu'un rien embrasait,
Les hanches si farouches ou bien si dociles,

Les jambes estivales qui flottaient jadis,
Dans les fines étoffes des jupes légères,
Les épaules, les bras dénudés de naguère,
Me sont substitués par un tissu factice !!

Maudit sois tu, Hiver, et tous tes serviteurs !
Laines, blousons, écharpes et vêtements chauds !
Qui renferment les corps et recouvrent les peaux,
Les soustrayant à mon regard inquisiteur !

Ils m'ôtent les plaisirs philanthropes, mutins,
Réservés aux beaux jours, à la belle saison,
Qui aux premiers froids, tombent en pâmoison,
- Malheur ! - S'évanouissent du soir au matin !

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