7. Un pas en arrière

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Je me sens comme si j'avais fumer un truc illégal et lorsque que je reprends mes esprits, je me retrouve en plein milieu de...

– Nan mais c'est pas vrai ?! Sérieusement ? dis-je surprise.

– Oui, sérieusement.

– Putain de merde ! Tu m'as fait peur ! crié-je en découvrant la petite grosse blonde qui se tient dans mon dos.

– Tu sais où on est ? demande-t-elle ensuite.

– Bah je ne suis pas encore sénile. Qu'est-ce qu'on fout au lycée ? J'ai passé l'âge franchement.

– Et sais-tu quand on est ?

– C'est quoi cette question ? Oh pu-tain mais c'est moi ! crié-je en voyant mon double marcher dans le couloir.

《 Alors Sophie ? Toi et tes malheurs comptez venir à la petite fête ? 》

– Oh merde ! Mais c'est toi ! m'exclamé-je en regardant cette grosse fille qui se tient à côté de moi. Sophie c'est toi ! La baleine c'est toi !

– Je ne suis que son apparence Shirley. Mais oui. Et arrête de l'appeler comme ça.

– Je me souviens maintenant. Putain c'que t'étais laide !

– Mais toi aussi tu étais moche... De l'intérieur, tu es bien loin d'être parfaite tu sais... Tu as peut-être un physique de rêve, mais ton coeur est diabolique. Pourquoi Sophie ne pourrait-elle pas être belle, elle aussi à sa manière ?

– Être gros n'a jamais rendu les gens beaux, affirmé-je.

– Selon qui ? Toi ?

Sa dernière question me chiffonne un peu. C'est vrai que si mon cher papa ne m'avait pas fait autant la misère en surveillant mon poids petite, je crois qu'en fait, les rondeurs des autres, je m'en serai tapé royalement. Chacun sa merde comme on dit ! Mais voilà, il a fallu que j'ai un père prof de sport qui pesait tout ce qui devait entrer dans ma bouche et qui me faisait monter sur la balance deux fois par jour. Comment voulez-vous que je ne fasse pas une fixette sur le poids avec ça ? Enfin bref on s'en fout !

Je m'avance vers mon "moi d'avant" et mes anciens amis, puis fais des grands gestes pour capter "notre" attention.

– Ils ne te voient pas Shirley

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– Ils ne te voient pas Shirley. Tu peux bien faire le chimpanzé autant de temps que tu veux si ça t'amuses, mais ça ne changera rien.

– Qu'est-ce qu'on fait là ? demandé-je en râlant. Parce que ouais, je kiffe me voir avec sept ans de moins mais bon...

– Tu ne pourrais pas juste la boucler et observer ? Regarde.

Oh bah dis donc ! Qu'est-ce qu'il leur prend à tous ? Ils ont abusé de la Redbull ou quoi ?

Je décide quand même d'obéir. De toute façon, je n'ai pas l'air d'avoir spécialement le choix... Je me vois à 17 ans, dans les bras de Bryan à nous rouler des pelles dans les couloirs. Je m'entends mettre à terre Sophie la baleine à longueur de temps. D'ailleurs, j'en ris encore... Et mon regard se porte ensuite sur un brun bouclé à lunettes qui erre seul vers les casiers en observant l'ancienne moi roucouler avec le capitaine de l'équipe de foot. Je reconnais chacun de ses traits fins et ses yeux si expressifs. Il regarde ensuite ses pieds, et son visage fermé me ferait presque de la peine. Définitivement, j'ai trop picolé ! C'est certain, je connais cet air de chien battu, même s'il a bien changé aujourd'hui, je sais qui il est : Kévin.

Alors qu'il range des bouquins dans son casier, il est rejoint par un autre binoclar. Oh merde ! Mais ça ne serait pas Jimmy Neutron ? Je m'approche et décide de faire ma curieuse et d'écouter leur conversation de geeks. Cette nuit me gave. J'ai bien envie de rigoler un coup.

– Laisse tomber. Tu sais très bien que tu n'auras jamais aucune chance avec elle. Elle ne sait même pas que tu existes.

– Oui Jimmy je sais. Je suis trop con. Mais je n'y peux rien.

– Franchement, je ne vois même pas ce que tu lui trouves. Ouais elle est jolie. Super jolie même. Mais c'est une vraie connasse cette fille !

– Parle pas d'elle comme ça. Je sais qu'elle n'est pas comme ça. Je suis sûr qu'elle est différente de ce qu'elle montre. Regarde-là...

– Bah je regarde... Et je vois juste une connasse désolé.

– Pfff tu ne comprends rien. Bon bouge, on a exposé.

Les deux geeks me passent à travers alors que je reste scotchée par ce que je viens d'entendre. Kévin avait le béguin pour moi ? Oh le pauvre ! C'est tout juste si j'ai remarqué sa présence. D'ailleurs, si je l'ai embauché, c'est surtout parce que je n'avais personne d'autre sous la main. Je lui ai seulement fait croire que je lui faisais une fleur car on avait fréquenté le même lycée, mais en vrai, si ça n'avait pas été écrit sur son CV, je ne m'en serai jamais rappelé de ce Kévin.

– Bon, et bien ? Des mecs raides dingues de moi j'en ai croisé des caisses, et alors ? A quoi ça me sert de savoir qu'il a sûrement dû se branler devant la photo de classe ?

– T'es tellement narcissique que tu n'as même pas remarqué qu'il était le seul à voir quelque chose de bon en toi ! Apparemment, venir ici n'était pas assez radical. Ferme les yeux, dit l'esprit de la grosse Sophie. Ferme. Les. Yeux !

Silent NightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant