14. Une nouvelle année, une nouvelle Shirley

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Nous sommes le 6 janvier et je n'ai toujours pas eu de nouvelles de Kévin. J'ai vu dans la rubrique nécrologique que sa mère avait été enterrée le 29 décembre à Paris. J'avais bêtement pensé qu'il reviendrait quand même travailler pour moi après. Mais je ne lui en veux pas. Comme Aladdin qui libère son génie de sa lampe, j'ai délivré Kévin de ses obligations envers moi. Si sa vie lui convient ainsi, alors j'en suis contente. Oui, vous avez bien lu : je suis contente. 

Ces derniers jours, j'ai beaucoup pensé, réfléchi à mon passé, mon futur, pour changer mon présent. Grâce à Miranda, j'ai compris que je ne devais pas rendre responsable tout le monde de mon malheur, et que personne ne doit empatir à ma place. Oui, j'en veux terriblement à mes parents, ma famille, car si je suis telle que je suis maintenant, c'est en partie à cause d'eux. S'ils n'avaient pas passé leur temps à me rabaisser, je ne saurais pas faire que ça. Miranda m'a juste aidé à reprendre confiance en moi au moment où j'avais cessé de me battre. Certes, elle n'avait pas la meilleure des façons de le faire, et c'est aussi ce qu'elle est venue me montrer cette nuit du 24 décembre. 

Après ma nuit, seule à Gap, j'ai pris la route pour aller chez ma soeur. Le shooting étant réussi et la première page déjà prête pour impression, je n'avais plus d'excuses valables pour ne pas y aller. Elle n'en savait rien d'ailleurs, mais j'ai essayé... Je me suis même surprise à être heureuse de la voir, heureuse de serrer ma nièce dans mes bras, heureuse de chanter "Petit papa Noël" avec elle. J'ai passé ma nuit du 25 décembre à pleurer comme jamais, à regretter tout ce que j'ai manqué parce que j'avais été trop conne et trop fière. 

Aujourd'hui, je peux dire que j'ai définitivement dit au revoir à Shirley la connasse de service. Je vais essayer d'être meilleure un peu plus chaque jour, et faire attention au monde qui vit autour de moi. 

Il est 20 heures quand je décide de quitter le bureau. J'ai un boulot monstre, et depuis que je n'ai plus d'assistant, et bien j'en ai encore plus. Mais je n'ai pas envie d'en chercher de nouveau pour le moment. Plus de travail égal moins de réflexions farfelues dans ma tête de blonde. Travailler m'aide à penser à autre chose, et je ne dis pas non. C'est que, être quelqu'un de bien, ça demande beaucoup d'effort quand même. 

Je suis en train d'éteindre mon ordinateur quand on frappe à ma porte. Un client ? A cette heure-ci ? Nan mais j'te jure ! Zen Shirley, zen... Nouvelle Shirley, nouvelle Shirley, nouvelle Shirley !

- Oui ?

La poignée s'abaisse sagement et je reste scotchée quand je vois qui apparaît sous mes yeux.

- Kévin ? Qu'est-ce que tu fais là ?

- Ca fait plusieurs jours que je m'arrête dans le bureau, ne sachant pas si je dois entrer ou non. Si j'ai encore un travail ou pas... J'ai encore un travail ? demande-t-il en souriant.

- Bien-sûr, dis-je en me levant de mon fauteuil. Je t'ai dit que si tu voulais partir, je ne t'en voudrais pas, déclaré-je en contournant mon bureau pour lui faire face. Je ne veux pas que travailler pour moi te rende malheureux. La vie est trop courte pour la gâcher de cette manière... Tu mérites mieux que ce que je peux t'offrir ici. 

- T'as changé... dit-il les yeux remplis de tendresse.

- J'essaie... 

- Je sais que tu peux y arriver car ça n'est pas ta vraie nature. Un jour, tu as été quelqu'un de bien, c'est juste que trop de mauvaises personnes t'ont fait croire le contraire. Je n'ai jamais vu autre chose qu'une bonne personne en toi Shirley, sache-le.

Bordel de merde ! Je crois que je rougis !

- Ca veut dire que j'ai toujours un assistant ? dis-je souriante.

- Tu pourrais même avoir bien plus si tu regardais mieux Shirley.

- Je te regarde justement... Et je me dis que je suis trop bête de ne pas avoir compris plus tôt que tu avais le pouvoir de m'ouvrir les yeux. Ca fait un an que tu supportes mon caractère de merde sans jamais te plaindre, parce que tu penses faire sortir un jour un autre moi. Parce que tu crois en moi et...

- Parce que je t'aime,me coupe-t-il en ôtant la distance qui nous sépare encore.

- Comment peux-tu aimer quelqu'un comme moi ?

- Je te dirais simplement que je n'en sais rien... On ne choisit pas qui on aime ou pas. En revanche, ce dont je suis sûr, c'est que j'ai choisis de rester le temps qu'il faudrait, espérant qu'un jour tu te révèles enfin telle que tu es. J'ai prié si fort pour que ce jour arrive... Et je suis heureux de voir que tu es enfin là...

Un long silence s'installe, durant lequel nous nous regardons dans le blanc des yeux comme deux ados timides.

- Je peux de demander un service ? commencé-je. Ta nouvelle mission d'assistant...

- Tout ce que tu veux, tu le sais bien, fait-il en me souriant.

- Montre-moi, dis-je en prenant ses mains dans les miennes. Montre-moi la vie comme tu la vois, continué-je en emmêlant nos doigts. Montre-moi l'amour comme tu le ressens, déclaré-je en approchant ma bouche de la sienne.

Kévin esquisse un joli sourire avant de tendrement s'emparer de mes lèvres. Comme une gamine, j'ai des "papillons dans le ventre", et savoure chaque seconde de ce vrai premier baiser de ma nouvelle vie.

F I N

Voilà voilà, c'est déjà fini

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Voilà voilà, c'est déjà fini.

On espère que cette petite revisite vous aura plu.

Wendy et moi vous souhaitons un 🌲Joyeux Noël

Quant à moi, je vais peut-être m'autoriser une petite semaine sans publi... ou pas... Vous savez bien que quand je dis stop, mon cerveau semble ne pas m'écouter. 

Alors, à l'année (semaine) prochaine
😘😘😘

Silent NightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant