[TERMINÉE] Différences.

27. Pardonne-moi.

Han s'est enfui.

Je n'avais pas la force de le rattraper, je l'ai laissé partir. Il a sûrement besoin de se retrouver seul pour digérer tout ça... Sauf que je n'ai jamais eu le sens de l'orientation, donc il est impossible pour moi de revenir là où mon père nous a déposé ce matin. Je suis capable de me perdre dans cette petite ville. J'ai essayé d'appeler mon père à plusieurs reprises avec mon portable, mais je ne captais pas avec ce réseau pourri ! A contrecœur, je suis retournée chez la maman de Han. J'ai toqué, sauf qu'elle m'a envoyé balader.

''Écoutez je veux simplement téléphoner à mon père pour qu'il vienne me chercher ! Je n'arrive pas à le joindre avec mon téléphone et Han est parti. S'il vous plaît, soyez compréhensible !"

Elle ne m'a pas répondu.
Étant de nature déterminée, je suis restée devant sa porte d'entrée. Peu de temps après une voiture blanche est arrivée, un homme et trois enfants en sont sortis. Ils n'avaient aucun air de ressemblance avec Han. Forcément, il m'a demandé ce que je voulais, mais plutôt poliment.

''Simplement téléphoner, mon portable ne capte pas ici. Cependant, votre femme n'est pas d'humeur à aider quiconque. Sur ce, bonne journée.''

Comme je l'avais pensé, il m'a retenu avant de me faire entrer. Étrangement, Sarah n'a rien dit quand elle m'a vue avec son mari et ses enfants. Je ne pense pas qu'il soit le père de Han, il n'est au courant de rien. J'en ai le pressentiment. Une fois bien installé, il m'a proposé gentiment une collation avant de me donner son téléphone.

''Père ? C'est moi. Vous pouvez venir me chercher maintenant ? […] Non, ça ne sait pas bien passé. Han s'est enfui et je ne sais pas où il est. […] Oui, oui c'est bien elle ! Elle a simplement était, comment dire, très direct avec lui. […] Non, il m'a clairement dit que c'était de ma faute vue que c'était mon idée. J'ai peur qu'il fasse une connerie père, vue la colère qui l'a submergé il est capable de tout... […] D'accord je vous attends. Merci.''

''Ça n'a pas l'air d'aller.'' m'a soudainement dit la fillette âgée de 8 ans environ.

''Non, pas tellement. Répondis-je en posant le téléphone sur la table. Tu sais s'il y a un pont pas loin ?"

Han m'a souvent dit qu'il voulait se jeter du haut d'un pont, peut être est-il là-bas ?
La fillette m'a annoncé qu'il y en avait un, au dessus d'une autoroute. A ce moment là, mon cœur a commencé à battre très fort.

''Il est assez loin à pied. Papa peut te conduire là-bas si tu penses qu'il y a ton ami. Je vais lui demander.''

Sans même attendre ma réponse, la petite Julia est allée voir son père. Ce dernier, toujours très gentil, a été d'accord pour me servir de taxis. Durant le trajet, il m'a demandé si nous étions d'ici et pourquoi Han serait sur le point de se suicider.

''C'est compliqué. Moi, j'habite à Bordeaux et Han... Il n'a jamais eu d'habitation fixe. Actuellement, nous étions à la rechercher de ses véritables parents parce qu'il est né sous X. Il n'a pas supporté la réalité.''

Il ne m'a pas répondu, soit il ne savait pas quoi dire, soit il a compris que je parlais de sa femme. Difficile à deviner. Une fois au pont, je suis sortie comme une folle. Mon vaurien était assis sur la rambarde, les pieds dans le vide. Il regardait en bas. À croire que c'est amusant d'être au dessus d'une autoroute où des voitures roulent à toutes allures. Je me suis approchée en courant, les larmes étaient entrain de couler le long de mes joues. J'avais peur, très peur.

''HAN NON !" ai-je hurlé.

Je l'ai surpris. Il m'a regardé avant de perdre l'équilibre et de tomber, dans le vide.

J'ai arrêté de courir pour bien réaliser ce qui venait de se passer, puis je me suis approchée tout doucement. Il était là, étendu au sol. Une voiture était arrêtée juste devant lui, elle a freiné à temps. Elle ne devait pas être en excès de vitesse. J'ai hurlé comme je n'avais jamais hurlé de toute ma vie. Je l'ai appelé avant de tomber à genoux. Cela ne pouvait pas être vrai.

''Je viens de le faire tomber...'' dis-je entre deux sanglots.

Harold, le mari de Sarah, est arrivé pour me dire que les secours étaient prévenus. Ils n'allaient plus tarder. Il m'a aidé à me relever, sauf que je me suis dégagée pour retrouver Han, inconscient ou mort. J'ai traversé la route en courant, heureusement toutes les voitures étaient à l'arrêt et une personne étaient entrain de lui porter secours. Je pleurais.

''Han s'il te plaît ne me laisse pas, je ne voulais pas... Je suis désolée.'' lui dis-je en lui tenant la main.

Il y avait du sang partout, je ne pouvais pas croire que c'était le sien. L'ambulance est vite arrivée, j'ai pu monter avec lui. Son cœur battait faiblement, mais il était en vie. J'ai du raconter ce qui c'était passé, mais j'ai insisté sur le fait que ce n'était pas un suicide. Même dans un excès de colère, Han ne se serait pas suicidé finalement. Il a trop peur de la mort.

''Pardonne-moi, pardonne-moi, pardonne-moi...''

Jusqu'à notre arrivée à l'hôpital, je ne lui ai pas lâché sa main. Un médecin a dû me canaliser quand ils m'ont séparé de lui, je ne voulais pas le laisser. Je ne voulais pas qu'il soit seul encore une fois.

''Je suis désolé, mais vous devez attendre dans la salle d'attente ! On viendra vous apportez des nouvelles, ne vous inquiétez pas.'' sur ce, ils m'ont laissé.

Dans la salle d'attente, j'étais seule. J'ai attendu ainsi pendant près de trois heures, parce qu'ensuite mon père est arrivé. Je me suis jetée dans ses bras en pleurant, je n'ai jamais autant pleuré de toute ma vie. Il a réussi à me calmer, avant de me demander à son tour ce qui c'était passé. Quand j'ai donné mon nom aux ambulanciers, ils ont vite compris que j'étais la fille du Maire Organa. Mon père est assez connu dans les environs. Plus tard, nous avons eu des nouvelles de mon bien-aimé. Il était dans un état critique, il ne passerait peut être pas la nuit. J'ai hurlé et j'ai même tapé le docteur. Le pire, c'est que je ne pouvais pas le voir. Si Han devait mourir, il allait mourir seul. Personne ne serait là pour l'accompagner dans cette nouvelle aventure.