Chapitre 1

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Huit heures deux.

En retard.

Comme d'habitude. Certaines choses ne changeront jamais. J'aurais beau me préparer cinq heures à l'avance, je serais toujours en retard, c'est inévitable. La ponctualité et moi ne sommes pas fait pour s'entendre. C'est comme ça et j'ai fini par l'accepter.

Alors dans la plus grande des tranquilités, après avoir constatée mon retard sur l'heure qu'affichait mon téléphone, je continue de marcher sereinement jusqu'à ce fichu lycée. Les écouteurs dans les oreilles, la musique berçant mes tympans, je rêvasse alors que les gens autour de moi courent comme des fous en direction du portail du lycée, étant de même en retard. Je les regarde avec un rictus aux coin des lèvres ayant une pensée moqueuse.
A quoi servait-il de courir? Le résultat restait le même: nous aurions tous un billet de retard en fin de compte...

Hum... Tous?

Mince, j'ai oublié de préciser que je ne ferais pas partie de ce lot qui écopera de ce billet. Pourquoi? C'est simple, les professeurs étant habitué à mon retard, ne prennent plus la peine de vérifier si je l'ai prit pensant que c'est devenu un automatisme pour moi. Alors comme ils ne vérifient plus, je n'en prends plus. Ce qui m'évite de me coltiner des heures de colle, une case dans mon bulletin qui informerait la présence de mes cinquante retards injustifiés et la colère noire de ma mère. Ingénieux non? Par contre si un jour je me faisais démasquer dans ma petite ruse, ce serait la fin d'une paisible vie pour moi.

Brefons. J'arrive devant ce portail, je présente ma carte lycéenne au surveillant, et je passe la grille qui donnerait à n'importe qui l'impression d'entrer dans une prison. Franchement on ne peut pas dire que ce lycée donne vraiment envie d'y passer sa journée.

Il est assez flippant. Cette apparence est dû à son immensité, mon lycée est tellement gigantesque que tu peux t'y perdre et ne plus jamais revoir ta famille. Ainsi te voilà emprisonné dans ce manoir à la grandeur disproportionné, les gouttes de sueurs perlant sur ton front, le regard paniqué, le coeur battant la chamade parce que le couloir dans lequel tu te trouves est bien sombre et imprégnée d'une atsmophère fouteuse de jetons.

Mais! Heureusement pour toi, tu n'es jamais tout seul dans ce lycée, on est trois milles deux cents ici. Oui, trois milles deux cents. Donc aucune chance de te trouver seul là dedans.

Bien que nous soyons beaucoup j'ai l'impression que cet établissement est une putain de secte, les gens sont similairement bizarres. Tous des intellectuels sans exceptions, mais des intellectuels avec des personnalités qui se ressemblent tous autant dans l'apparence que dans la personnalité. Et puis y'a moi... Le chocolat noir parmi tous ces chocolats blancs. Loin d'être une intellectuelle mais attention, très loin d'être une cancre hein (on ne va pas donner raisons aux stéréotypes qui planent sur la tête des noirs quand même? Nan mais quand même!).

Je peux avoir de très bons résultats scolaire quand j'y mets un peu de volonté mais... née flemmarde, j'ai la paresse de me la donner. Un jour je me réveillerais, je vous le promets, quand je recevrais une bonne claque de ma mère accompagnée de ses cris me rappelant qu'elle n'a pas quitté la misère du ghetto pour que je dorme sur moi, là je vous jure que je serais éprise de remords et que je mettrais les bouchées doubles. En attendant... je me la donne mais pas trop... histoires de suivre quand même le niveau ardi de ce lycée prestigieux.

Après avoir changé treize fois de couloirs, je me retrouve enfin devant la porte de ma salle de classe. Sans surprise je découvre mes camarades déjà installés et concentrés sur ces individus alignés devant le tableau à craie tels des suspects face aux inspecteurs.

SIX MONTHSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant