SIX MONTHS

Chapitre 3

Nos yeux convergent vers le sociopathe en question. Il se trouve encore contre le tableau à craies, le regard rivé sur son téléphone, pianotant l'écran avec concentration jusqu'à ce que soudainement, il décide de lever la tête. Ses yeux tombent sur nous.

Aliya déglutit.

- Oh merde. Il est vraiment...

- Effrayant, terminé-je à sa place.

- Carrément.

Nous restons à le scruter sans la moindre gêne du monde tandis que lui commence peu à peu à être déstabilisé par nos deux paires de yeux. Alors il fronce les sourcils, nous devisage une à une puis repose son attention sur son téléphone.

- Je rêve où on a gagné le jeu de regard là?

- Apparemment, affirmai-je.

Aliya me tire un sourire victorieux puis se lève.

- Où vas-tu?

- Je vais à sa rencontre. Tu dois faire de même avec ton anglais j'te signale.

Pour simple reponse, je laisse échapper un soupire embarassé puis tourne la tête vers le fameux James que je vais devoir me coltiner pendant trois mois.
Lui aussi est resté dans la même posture. Toujours le dos plaqué contre l'intersection de deux murs, la tête plongée dans son téléphone, insoucieux de ce qui l'entoure.

Qu'ont-ils tous à être focus sur leur portable? Sociabilisez-vous non? 

- Allez Jazz, je sais que t'as pas la volonté de faire le premier pas, mais vu comment il est concentré sur son Phone, ce n'est pas lui qui va le faire.

- Bah qu'il le fasse pas, il va dormir dehors ça va lui faire tout drôle.

Aliya lève les yeux en l'air puis pose ses yeux sur Le Mal.

- Je t'avoue que le sociopathe ne me donne pas non plus envie d'aller vers lui. Il a l'air antipathique.

- Il l'est sans aucun doute.

- Le tien aussi.

- Le mien a juste l'air d'en avoir rien à foutre du monde.

- Bah c'est tranquille alors! Tu vas te présenter en deux secondes, puis tu le laisses dans son insociabilité. Toi qui ne voulait pas quelqu'un de collant, tu es servie.

Je pose mes yeux une fois de plus sur mon anglais. Il n'a pas l'air méchant et à ce que je sache un être humain ne mord pas.
Bon okay... je vais juste le saluer, dire mon nom, comment on s'organise après les cours, puis je m'en vais. Rien de bien compliquer à accomplir.

- Bon bah... j'y vais, déclarais-je l'air défaitiste.

Je prends alors mon courage à deux mains et pars à la rencontre du fameux James avec qui je vais devoir partager un trimestre entier... Espérons que ce soit quelqu'un de sympa.

***

Dix minutes que je me tripote le corps comme une dingue.