SIX MONTHS

Chapitre 12

- Curtis 1, Daddy's Girl 0. Too easy.

(Curtis 1, la fille à papa 0.  Trop facile.)

Il referme la porte en riant vicieusement.

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La sonnerie du lycée retentit.

Elle annonce la fin d'une journée de cours épuisante et la délivrance. C'est les vacances. Je les attendais, avec impatience, et enfin ils apparaissent devant moi comme un miracle.

Tout le monde se précipite hors de la salle avec une rapidité qui nous dépasse Aliya et moi. L'épuisement qui se fait ressentir, nous rangeons nos affaires avec une lenteur similaires à des escargots alors que le professeur attend pour fermer la salle.

- J'aimerais moi aussi plonger dans les vacances aussi rapidement que vos camarades, alors pouvez-vous vous activer s'il vous plaît?

Je ferme mon sac et le porte à l'épaule sans lui répondre. C'est Alyia que nous attendons maintenant. Lorsqu'elle finit enfin et que nous sortions de la salle, le professeur nous adresse un faux sourire suivi d'un "bonne vacances"  sans ajouter le "au plaisir de ne plus jamais vous revoir pendant deux semaines" . Je ne le prends pas mal, j'ai les mêmes pensées que lui.

- Je te sens morte, ça va Ali?

- Tu as raison, je suis épuisée, je n'ai pas réussi à dormir hier soir.

- Comment ça se fait?

- C'est à cause de ton gars là! Maintenant que je sais qu'il a de vrais problèmes psychologiques je flippe pour mes fesses, je n'arrive pas à fermer l'oeil.

- Sérieusement? Tu sais que s'il voulait te faire quelque chose il l'aurait fait depuis longtemps.

Elle baisse la tête.

- Je sais mais... Je ne sais pas, ton sociopathe me fait peur. Parfois la lumière de sa chambre reste allumée toute la nuit. Il ne dort pas. Et quand je regarde à travers la serrure, je le vois sur son lit, torse nu, la cicatrice bien exposée, son couteau à la main en train de le manipuler avec obsession. Et ça toute la nuit. Il ne bouge pas. Ou sinon, nos chambres étant juste à côtés, de la mienne je l'entends respirer bruyamment, limite il halete,  comme si on lui faisait subir les pires tortures qu'il soit. J'hésite à aller le voir, mais je me résous vite à rester dans ma chambre, on ne sait jamais si l'envie lui prend de m'égorger.

- Il ne te fera rien... Il...

Je ne termine pas la phrase quand j'aperçois au bout du couloir une tête qui m'est familière et qui pourrait être une opportunité pour moi.

- Oh euh Ali, j'ai quelques trucs à faire avant de rentrer, vas-y sans moi, je t'appelle ce soir, on discutera de ce qu'on fait de nos vacances.

Elle hoche la tête, avec un sourire faible. Elle me fait de la peine, elle a l'air complètement dénuée d'énergie.

- Et surtout vas dormir.

- Si j'y parviens.

Elle me laisse là, dans ce couloir, où je m'apprête à tenter. Mais avant, une petite inspection de mon état physique est méritée. Avec mon téléphone, je vérifie sur la caméra frontale si tout va bien puis le range dans mon sac. Juste quelques cernes dû à mes larmes de la veille causé par le sociopathe, mais rien d'inquiétant, je ne fais pas si peur que ça.