Chapitre 14

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- Curtis: 2; Daddy's Girl: 0. You failed.

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Il avait gagné. Encore. Ce garçon est fort, très fort, peut être même trop fort. Comment le destituer de toute cette ruse? J'ai l'impression que c'est viser l'impossible de vouloir le battre. Ça demande d'avoir un coup d'avance sur les siens. Ça demande d'être trois fois plus tordu et fourbe que lui. Comment l'être?

Voilà que toutes mes suppositions se renversent. La marge que je pensais avoir sur lui n'est plus qu'une illusion qui s'était immergé dans ma tête. J'en perds presque espoir.

- Jazzy?

- Mmh?

- Arrêtes de penser au sociopathe et lèves la tête.

Je lève la tête.

- Comment tu me trouves, me demande-t-elle en tournant sur elle même.

Comment je trouve Aliya? Sublime. Comme toujours, mais encore plus à cet instant même. Cette robe satin lui va à merveille. D'ailleurs nous portons la même, sauf que la sienne est rouge et la mienne est noir. Avec ceci elle porte des escarpins, je porte mes sneakers. J'abuse? Peut être mais je n'aime pas les talons et ça donne un certain style comme ça.

- Bon, il ne manque plus qu'à m'epiler et le tour est joué! Tu es epilée j'espère?

Je hoche la tête avec désintérêt.

- Tu t'es brossé la gueule?

Je hoche la tête.

- T'as mit du deo?

J'hésite.

Elle écarquille les yeux.

- Go mettre du Ushuaia Jazz, immédiatement! Heureusement que je t'ai checké!

Je me lève avec nonchalance en direction de la sortie de la chambre. Une paresse monumentale envahit mes membres. Dans le couloir je croise le sociopathe sans plus de surprise, il me reluque de la tête au pied.

- T'es déguisée pour aller où là? Au Festival des Putes?

- Ouais, d'ailleurs demandes à ta mère si c'est toujours ok pour qu'on se rejoigne là bas.

Il contracte sa mâchoire, me fixe durement. Je ne suis plus sereine, il me fait peur. Ai-je dit quelque chose qu'il ne fallait p... Oh merde, sa mère.

- Curtis j'suis...

- Move.

(Bouges)

- D'accord.

Je m'eclispe, il me fixe encore. Son regard pèse tellement lourd sur mon dos!

Le déodorant enfin appliqué, je retourne auprès d'Aliya, sans manquer de le recroiser, tête baissée.

- Dumb ass, crache-t-il.

(Idiote)

La conscience qu'il est capable de me tordre le cou sans aucun stress m'empêche de répondre avec plus d'agressivité que lui.

- C'est bon t'es prête?

Je hoche la tête.

- Lèves les bras.

Je les lève.
Ali' s'approche et renifle mes aisselles.

- Oui c'est bon, tu es prête! confirme-t-elle.

Je repars m'assoir sur son lit, avec encore plus de paresse dans mes pas.
Aliya, elle, finit de se préparer, c'est-à-dire finit son maquillage.

SIX MONTHSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant