Isabelle d'Isria essuya la goutte de sang qui avait eu l'audace de venir souiller sa joue. Quelle indécence... Elle foudroya du regard l'impudent au visage biscornu, agrémenté de blessures ne s'y trouvant pas quelques minutes plus tôt.
-Monsieur Levassière, il me semblait pourtant vous avoir dit que j'abhorrais la violence. Alors, pourquoi m'avoir attaqué, moi et mon majordome ?
Monsieur Justin, majordome de son état, avait le canon de son pistolet sur la tempe de leur agresseur.
-Vous êtes folle à lier, madame, rétorqua l'opulent homme. Je ne veux pas avoir à traiter avec vous.
-Je ne vous demande pas de traiter avec moi, grand dieu ! Je souhaite simplement avoir des informations. Que vous possédez, apparemment.
Secouant la tête, et son double menton au passage, l'affreux individu refusa de nouveau de se confesser. Cela irrita passablement Isabelle. Bon sang de bonsoir, on ne refusait pas une faveur à une jeune femme de la noblesse ! Agacée, elle plissa les paupières, ce qui fit un tantinet pâlir l'individu.
-Vous avez tort de me mettre en colère, monsieur Levassière. Vous en avez conscience ?
-Et vous, vous avez tort de m'agresser ! Je suis un homme influent ! Vous allez regretter de m'avoir frappé !
-Donc c'est un non ?
Il hocha vigoureusement du chef. Isabelle poussa un profond soupir. Quelle soirée désastreuse...
-Tuez-le, monsieur Justin.
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La Marquise Sanglante
General FictionTrès peu de choses pouvaient mettre la Marquise Sanglante hors d'elle : l'insulter, insulter les siens, toucher à sa famille. Or, en cette année d'exposition universelle de 1889, quelqu'un avait commis ces trois erreur