Chapitre 5

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Je n'ose pas bouger mais je commence à regarder autour de moi, autre que le célèbre pirate. Certains habitants me regardent d'une drôle de manière. Je sens les regards insistants, les expressions étranges qu'ils ont lorsqu'ils posent leurs yeux sur moi. Paniquant en m'imaginant qu'ils pourraient me reconnaître, je finis par partir de cet endroit, sans aller voir le Capitaine Crochet. Je ne suis qu'une simple idiote. Qu'est-ce qu'il m'a pris de venir ici ? Dans un endroit qui m'est inconnu avec des habitants qui peuvent me tuer d'une seconde à l'autre. Le pire dans tout ça : j'ai vraiment pensé que le Capitaine Crochet allait me parler, allait me dire ce que je souhaite entendre. Il est évident que non. Il ne me dira rien. Il me tuera, il se posera des questions. Ce n'est pas un adolescent comme moi, c'est un adulte. Il a du recul, il a une certaine maturité mais aussi une certaine prestance. Il était évident qu'il n'allait pas me parler comme si nous étions gentils. Je me sens complètement bête d'avoir pu imaginer ça pendant quelques minutes. C'est totalement stupide de ma part. Mon père avait raison : le Capitaine Crochet fait peur. Il me fait peur, tout comme l'île de l'oubli et ses habitants. Je ne me sens pas sereine ici. Je ferais mieux de rentrer avant qu'il ne m'arrive vraiment quelque chose. J'avance d'un pas rapide, essayant tant bien que mal à retrouver mon chemin. Un homme au loin marche vers moi. Nous sommes dans un couloir très étroit, sombre avec une simple petite lumière qui éclaire une partie de ce chemin. J'aperçois que c'est un homme et qu'il tient quelque chose dans sa main. Je me concentre dessus au fur et à mesure qu'il approche mais lorsque je comprends qu'il s'agit d'un couteau, je me sens encore plus mal à l'aise que je ne l'étais. J'aimerais faire demi-tour et partir en courant mais je crains de sa réaction. Je continue d'avancer, la boule au ventre. J'ai envie de vomir et de pleurer mais je me retiens, ne voulant pas montrer ma faiblesse. Nous nous croisons et je respire quand je le dépasse. Je sens une main se poser sur mon épaule. Je n'ai pas pu m'empêcher de pousser un cri. Rien de très virile. Je ne me retourne pas, ayant extrêmement peur. À la place, c'est cet homme qui me projette contre le mur en brique. En face l'un de l'autre, je peux voir son visage. Des yeux noirs. Sa haine se retrouve entièrement dans ses yeux. Une cicatrice s'est dessinée sur sa joue droite. Il a dû recevoir un sacré coup pour en avoir une aussi grande. Ma salive ne s'avale pas, ayant un réel blocage.
- Je ne t'ai jamais vu ici, me dit-il en posant sa main juste à côté de mon épaule.


Je ne réponds pas étant totalement paralysée par la peur. Mon visage est probablement rouge écarlate. Il est si proche de moi. Voyant que je ne réponds pas, il pose la lame de son couteau sur mon visage. Au vue de son sourire posé sur ses lèvres, je conclus rapidement qu'il est heureux de voir une pauvre personne sans défense. Je ne comprends pas comment est-il possible d'être méchant de cette façon. Faire peur aux autres par plaisir. Cela paraît si inhumain.
- Lâchez-moi, bégayé-je.


À l'extérieur, je dois être tellement ridicule d'avoir peur ainsi. Je me retiens, essayant de garder le peu de dignité que j'ai, voulant m'uriner dessus étant totalement effrayée. Cet homme s'approche un peu plus de moi, collant presque son corps contre le mien. Si seulement mon père était là. Si seulement j'étais restée tranquillement à Auradon. Si je rentre saine et sauve, je ne parlerai plus jamais du passé de mon père. Ça m'apprendra à être trop curieuse. La marraine la bonne fée nous a toujours dit que la curiosité était un vilain défaut. Elle n'avait pas tort.
- Vide tes poches, m'ordonne-t-il.


Je rougis encore plus à chaque mot, à chaque mouvement qu'il ose faire ou dire. Je ne peux pas vider mes poches. Je n'ai pas d'argent, pas de nourriture. La seule chose que je possède est la télécommande. Il ne doit pas me la dérober. Ça serait la dernière chose horrible qui pourrait m'arriver. Si il ouvre la barrière, il pourrait se passer tellement de malheurs. Je dois tout faire pour ne pas qu'il s'en empare. Pire, je dois tout faire pour qu'il ne découvre pas que je possède son ticket de sortie. Il commence à fouiller lui-même ma poche, voyant que je ne bougeai pas. Prise d'une énorme crainte, je lui donne un violent coup de pied au niveau de son ventre. Il se recroqueville sur lui-même et j'en profite pour m'enfuir rapidement, ne voulant pas rester une seconde plus avec lui. Je ne sais pas comment j'ai pu réussir à lui donner un coup : je suis pétrifiée.
- Tu vas me le payer ! l'entendé-je au loin.


Je me retourne tout en courant et je vois qu'il me rattrape. Il doit courir plus vite que moi, ce qui n'est pas très compliqué en réalité. Des morceaux de débris bloque un peu le chemin, m'obligeant à sauter par dessus. La télécommande tombe, faisant immédiatement demi-tour afin de la récupérer mais l'homme en question en a malheureusement décidé autrement : il arrive avant moi et brise la télécommande, ne sachant visiblement qu'elle pouvait ouvrir la barrière. Je décide de ne pas me morfondre, le voyant vraiment énervé et continue de courir. J'aperçois un stand, comme un marché mais dans un mauvais état. Je ne m'attarde pas sur ce qui se trouve dessus. L'homme renverse le stand de colère. Malheureusement pour moi, cet endroit est une impasse. Je suis bloquée dans cet endroit, n'ayant aucune autre sortie. J'entends un bruit sur ma droite et voit la silhouette de quelqu'un. Je ne sais pas si c'est une bonne idée mais je me précipite vers cette silhouette, étant bien une personne. Je me cache derrière son dos.
- Aidez-moi, s'il vous plaît, dis-je bêtement.


Je suppose que personne ici ne doit supplier pour avoir une protection. Je dois être la première à le faire mais je suis perdue. J'ai envie de rentrer chez moi. J'ai peur. J'ai froid. Il n'y a rien qui va. À ma plus grande surprise, l'homme part. Il vient de faire demi-tour. Je ne comprends pas très bien sachant qu'il voulait me trancher une partie de mon corps avec son couteau il y a quelques minutes à peine. C'est à ce moment précis que je me pose des questions. Si il est parti, c'est que je me suis cachée derrière la mauvaise personne. Je recule un peu, observant cette personne. Une manteau rouge foncé. Rouge sang même. Je n'ai pas le temps de regarder autre chose qu'il se retourne, voyant directement son visage. Des yeux d'un bleu si clair mais au lieu de paraître un ange, il paraît tout le contraire au vue de ses quelques blessures. Il a dû se battre récemment. Son tee-shirt blanc n'est plus aussi éclatant que le premier jour : il est sale mais surtout troué. Son pantalon a des chaînes et a lui aussi des troues. Il a un beau visage mais il me fait tout de même peur en remarquant que cet homme est un pirate. Je pense automatiquement au célèbre Capitaine Crochet. Je baisse la tête, voyant un crochet à la main gauche s'y trouve. Mon cœur manque un battement. Il possède également une épée et un chapeau. Un vrai pirate. Je sens mes mains devenir moites. Je me dis qu'il aurait été plus judicieux de ne pas me réfugier derrière lui. Il sourit. Un beau sourire mais qui me glace le sang, me procurant d'énormes frissons de peur dans tout le corps. J'ai l'impression qu'il est heureux que je sois là. Heureux d'avoir retrouvé quelqu'un avec qui s'amuser un peu. Les problèmes commencent à peine.

Du rêve à la réalité. (EN COURS DE RÉ-ÉCRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant