Chapitre 4

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Je sentis un souffle sur mon visage, réveillant mon cerveau peu à peu. Puis, une force m'écrasa, j'ouvris alors brusquement les yeux et vis, dans le flou, Raphaël, sur moi.

– Enfin, tu es réveillée ! On va être en retard marmotte, me dit-il en souriant et en se relevant.

– T'es pas bien, tu t'es écrasé de ton poids sur moi ! m'écriais-je.

– Dis que je suis énorme aussi... répondit-il en boudant.

Je me levai de mon lit à contrecœur et pris des affaires pour me changer dans la salle de bain. Je jetai un coup d'œil à mon ami et remarquai qu'il était déjà habillé, coiffé et en forme, contrairement à moi. Une fois prête, nous sortîmes pour rejoindre le collège où nous retrouvâmes Léa et Rebecca, accompagnée d'Enzo.

– Alors, vous allez voler le double des clés aujourd'hui ? Espérons que vous réussissiez, que vous arriviez au moins à faire un truc sympa dans votre vie, dit l'ami de Rebecca en pouffant de rire et en partant, sans oublier de bousculer Raphaël.

– Rebecca, on va se faire repérer avec lui... dit-je en soufflant.

– T'inquiète, il est impliqué ! tenta-t-elle de me réconforter.

Je l'espère parce que ça commence mal, il se moque encore de nous et à bousculer Raphaël, il veut juste nous tester, rigoler et pouvoir dire des choses sur nous après, voire, nous dénoncer. Léa me prit à part et me demanda :

– Pourquoi tu l'as invité lui ?

– Rebecca m'a demandé et tu la connais, elle a insisté et m'aurait fait la tête si j'aurais refusé, lui expliquais-je.

Léa n'avait pas non plus l'air ravie qu'il soit de la partie mais je n'avais pas tellement le choix et elle le comprit. Nous allâmes en cours et je manquai de m'endormir tellement le cours sur la première Guerre Mondiale était ennuyant. Soudain, une gomme m'arriva en pleine tête, me réveillant automatiquement. Je me tournai vers l'origine de l'envoi et vis mon ami rigoler, fier de lui. Je lui renvoyai le projectile, qu'il attrapa dans sa main sans aucune difficulté.

– Laura, Raphaël, qu'est-ce que vous faîtes ? demanda le prof énervé.

– On reproduisait les missiles envoyés lors de la guerre, répondit Raphaël l'air sérieux.

Le professeur le regarda de travers et repris son cours sans continuer cette discussion. Raphaël me souri, l'air victorieux. Il est fort pour tromper les autres et retourner les choses contre les gens eux-mêmes. Les autres cours passèrent sans accroc puis vint l'heure d'SVT. Léa me regardait beaucoup, cherchant du réconfort, elle devait stresser. Moi, je parlais de temps à autre à Rebecca qui m'expliquait qu'elle pensait qu'Enzo tomberait bientôt amoureux d'elle et qu'elle comptait même peut-être sortir avec lui ce soir. J'avais beau lui dire que ce n'était pas un garçon bien, elle voulait être avec lui. À dix minutes de la sonnerie, l'alarme incendie retentie, nous forçant à sortir plus tôt pour se ranger à l'extérieur. Je me rangeai avec Léa qui me demanda comment nous ferions pour prendre le double dans ces conditions. J'allai lui répondre quand je vis Raphaël venir en courant vers nous. Il leva sa main et nous vîmes dans sa main un trousseau de clés qui se balançaient avec fracas.

– C'est qui le boss !? nous dit-il triomphant.

– Oh, c'est le double, dit Rebecca en arrivant, comment t'as fait ?

– J'ai profité du chahut que faisait les autres pour prendre tranquillement ce qu'on voulait.

Il rangea le trousseau dans sa poche et nous finirent l'alerte dans le brouhaha, comme d'habitude. Je me demande d'ailleurs s'ils feraient autant de bruit si ce n'était pas un exercice mais la vérité. Une fois en classe, la prof referma la porte pour ne pas nous laisser sortir et nous demanda, l'air furieuse :

TenebrisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant