Pensez à ce que vous désirez depuis toujours... vous y êtes ?
Vous l'avez ce voeux ? Nous en avons des tas mais il y en a un qu'on laisse volontairement de côté car on le croit irréalisable. C'est de ce rêve dont je veux parler.
Mon rêve était d'être heureuse. Mon plus grand voeux était de me sentir apaisée, juste une fois, juste ne plus ressentir cette peur au fond de mon coeur. Ne plus avoir ces noeuds dans le ventre et la gorge serrée. Je voulais me sentir détendue sans que ce ne soit la conséquence d'un médicament mais que ce soit réel, que je le ressente dans toutes les parties de mon corps. Me sentir libérée, délivrée de mon fardeau, de cette anxiété permanente qui empoisonne mon esprit et ne me laisse aucun répit. J'avais abandonné ce rêve au fil des années.
Depuis que j'avais terminé le lycée, j'en étais venue à la conclusion que ce voeux nécessitait une présence à mes côtés. Que la stabilité mentale dépendait avant tout des gens qui m'entourent et considérant mon absence totale de vie sociale, je m'étais résignée à vivre, le souffle court avec un poids sur ma poitrine, craignant le moment qui arrive et celui d'après.
Certains soirs alors que je m'endormais sous l'effet des somnifères, ma respiration ralentissait et j'avais cette pensée « heureuse » que peut-être j'allais m'éteindre dans mon sommeil. Je souriais en sentant mon coeur dont les battements se faisaient plus rares. C'était presque comme un espoir de me dire que je ne me réveillerai pas demain. Je fermais les yeux, je sentais parfaitement chacun de mes membres, je les sentais s'engourdir, j'écoutais mon coeur et je comptais mes respirations. J'aurais tant souhaité qu'elle cesse...
Depuis 5ans, j'ai l'impression d'être dans un trou noir, un tourment sans fin. Le pire étant que ma vie n'est pas si difficile. Mais j'ai trop peur de souffrir, de me mettre en danger que je n'ose entreprendre quoi que ce soit. Le monde dehors, les gens, la vie, plus rien n'a de valeur pour me donner envie de me battre.
Alors que je reprends doucement mes esprits, je capte les sons autour de moi : le trafic dans la rue, le bourdonnement des appareils électrique et puis cette respiration. Je me réveille et le brouillard s'efface, les souvenirs me revient. Ma tête se soulève à intervalle régulier et je réalise que mon oreiller est plus chaud et plus dur que d'habitude. Je me rends compte que les bruits qui m'entourent ne me sont pas familiers.
Je bouge mon bras droit, j'effleure sa peau et il remue. Sous ouvrir encore les yeux, je comprends que ma tête est posée sur le torse de Max. J'ai chatouillé son flanc, volontairement pour savoir s'il était réveillé lui aussi. Ca me fait sourire. Je me sens comme spectatrice d'un film car cette nuit je me la suis très souvent imaginée en m'inspirant de tout ce que j'avais pu lire ou voir. Mais cette sensation d'un corps masculin sous le mien, personne n'aurait pu me le décrire tant c'est magique de sentir son coeur battre tout contre ma main. Je meurs d'envie de laisser courir mes doigts sur sa peau.
Il est à ma merci, sans défense, endormi.
Et moi je découvre tout à coup tellement de nouvelles choses : des sensations, du plaisir, un laisser aller. Max sent bon même au petit matin. L'odeur des draps c'est celle de son déodorant, c'est très masculin, épicé.
Je réalise mon rêve aujourd'hui : celui de me réveiller sans crainte. Jamais je ne me suis sentie si détendue. C'est véritablement magique et ça, on ne nous le dit jamais dans les livres. Sur ce qui s'est passé cette nuit, j'en avais vu des scènes. Mais on ne nous explique pas la sérénité du réveil aux côtés de quelqu'un avec qui on se sent tellement à l'aise.
Je ne veux pas le réveiller mais je ne résiste pas à l'envie de poser mes lèvres sur sa peau douce avant de resserrer mon étreinte autour de son corps.
Je l'embrasse tout près de son nombril. Je me sens légère et c'est presque irréel.
En toute honnêteté, il m'est arrivé de rêver de Max et de ce que nous avons partagé cette nuit, c'est peut-être pour cette raison que je me suis montrée si entreprenante et sûre de moi. J'ai l'impression que ces gestes n'avaient rien d'une première fois.
Je me sens protégée et les questions ne se bousculent plus dans ma tête. Les problèmes m'attendront dehors. J'ai le sentiment que cette chambre m'en protège, que le bras de Ma autour de moi créent une bulle autour de nous.
Alors que j'essaie de faire travailler ma mémoire, je réalise que tout s'est passé très vite? J'magine que Max devait attendre ça depuis longtemps déjà. Il a, malgré tout été très doux et prévenant avec moi. Je l'ai vu s'attarder sur ma taille, mes hanches, mes poignets fragiles et la peau scarifiée de mon bras gauche. Il s'est inquiété un instant avant que je prenne les rennes du jeu.
Il a plongé son regard dans le mien et ne m'a plus quittée des yeux. La chaleur de son corps me recouvrait entièrement et ça non plus je ne l'avais jamais lu.
C'était comme rester devant une cheminée. Son corps devenait de plus en plus chaud jusqu'à ce que sa peau me brûle. Je ne sais pas à quel moment nous nous sommes endormis. L'écho de ses gémissements me reviennent en mémoire et j'ai un frisson.
C'est étrange car depuis l'enfance j'ai toujours refusé que l'on me touche, que l'on m'enlace, que l'on m'embrasse. Et ce matin, je voudrais enrouler mes bras autour du corps de Max pour qu'il ne me quitte plus jamais. Ma tête toujours posée sur son torse, je respire le parfum de sa peau. C'est un parfum qui m'a rendue dingue dès notre première rencontre. Je comprends maintenant une certaine pub pour du gel douche... ! C'est une odeur qui me suivait jusque dans mes rêves.
Je suis perdue dans mes pensée lorsqu'une main remonte de la chute de mes reins jusqu'à ma nuque. Je frissonne; Max remonte le draps sur nos corps nus et le laisse tomber un peu avant mon épaule. J'ose alors enfin caresser du bout des doigts la peau de son ventre, de sa hanche.
Nous restons de très longues minutes à nous éveiller l'un l'autre aux nouvelles sensations. Peut-être par gêne aucun de nous n'ose parler. Je ne relève pas la tête pour le regarder. Je veux rester les yeux fermés écoutant les battements de son coeur s'accélérer au réveil. Ses doigts dessinent des formes dans mon dos et je devine qu'il écrit mon nom. Je joue avec la chaine autour de son cou. J'ai regardé ce bijoux osciller entre nous toute la nuit, se balançant au rythme des mouvements de Max.
« Bonjour. »
C'est juste un souffle à peine audible. Je laisse tomber les mailles en or et embrasse son torse, juste au dessus de son téton. Je voulais pousser sur un de mes pieds pour me redresse à son niveau mais je réalise que mes jambes sont entrecroisées avec les siennes. Je lève donc simplement la tête et c'est le bras de Max, autour de moi qui me soulève comme un ascenseur pour me ramener auprès de lui.
Ca me fait rire et dissipe la timidité naissante entre nous.
Il m'embrasse si doucement que si j'avais été endormie, ça n'aurait pu me réveiller.
Ses lèvres sur les miennes... Je crois que Max est l'homme le plus parfait dont une femme peut rêver. J'ai conscience de ne pas être la première à découvrir la douceur des draps et ça m'est bien égal. Il a passé de si longues minutes à me toucher, me regarder, me caresser, m'embrasser que ça ne peut pas être uniquement le fruit de mon imagination. Je sais qu'il m'aime au moins autant que j'ai confiance en lui. Je pose ma main sur son épaule et il caresse mes cheveux. On dirait qu'il est surpris de me voir ici. Comme s'il s'attendait à ce que je disparaisse durant la nuit. Alors c'est à mon tour de l'embrasser, pour le rassurer. Pour lui faire comprendre que cette nuit n'est pas une erreur et surtout qu'elle ne serait pas unique.
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Thérapie illégale (sous contrat d'édition M.E.C)
RomanceMax, nouvellement diplômé en psychiatrie se voit confier le dossier d'une patiente fatiguée de vivre. L'éthique voudrait qu'il vienne en aide à cette jeune femme sans s'impliquer émotionnellement mais il ne peut rester insensible à sa détresse. Il v...