Chapitre 31 • We're not safe anymore

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Point de vue : Madison

Mes yeux s'ouvrirent doucement. Cela faisait longtemps que je n'avais pas aussi bien dormi. Les bras de Justin étaient réconfortants et m'avaient apaisés rapidement malgré ma frayeur d'hier soir. Je m'étais sentie comme protégée quand il était près de moi, comme si rien n'aurait pu m'arriver.
Remarquant que l'intéressé n'était plus à côté de moi, je m'étirais avant de sortir du lit. Je me demandais si j'avais trop dormi ou pas. Quel heure était-il ? Un coup d'œil vers l'horloge murale me confirma qu'il était 9h passé du matin.

Je pris une rapide douche et m'habillais. Mes yeux se posèrent sur mon sac en plastique qui contenait ce que j'avais acheté hier dans le magasin. J'y sortit les enveloppes et la feuille de papier ainsi qu'un stylo avant de m'installer sur le bureau.

« Maman, papa,
Je vais devoir m'absenter quelques temps. Ne vous inquiétez pas, je vais bien, mais je me dois de couper tout moyen de communication avec qui que ce soit. J'essayerais d'entrer en contact avec vous d'une manière ou d'une autre.
Je suis obligée de me cacher, je ne peux pas vous dire où est-ce que je me trouve, mais je suis bien en sécurité et je ne suis pas ici contre mon gré. Je sais ce que je fais.
J'espère que l'on se retrouvera un jour, que cet enfer qu'est devenu ma vie aura enfin cessé et que je pourrais vous serrer dans mes bras. Je ferais tout pour, je me battrai pour ma liberté, pour ma vie volée, vous devez me faire confiance.
S'il y a bien quelque chose que je peut vous demander de faire pour moi c'est, s'il vous plaît, de ne pas vous inquiéter pour moi, de ne pas essayer de me retrouver.
J'essaierais de vous donner des nouvelles de temps en temps, mais ne parlez de mes lettres à personne.
Maintenant, je comprend pourquoi vous cherchiez à me protéger pendant toutes ces années, sans doute que vous saviez que j'étais douée pour m'attirer de gros ennuis... Je vous aimes.
Maddie »

J'avais eu le cœur serré lorsque j'avais laissé les mots déferler sur le papier. Il fallait que je tente de rassurer mes parents car je n'imaginais même pas comme ils devaient être inquiets.
Je me suis mise à plier la lettre avant de la rentrer dans l'enveloppe et de fermer celle-ci. J'y collai un timbre et je rangeais la lettre dans la poche de ma veste.
Après m'être préparée, je suis sortie de la chambre en prenant soin de claquer la porte derrière moi. Je refermais mon manteau sur moi afin de tenter de me protéger du froid et rabattais ma capuche sur ma tête.
Alors que mes pas claquaient sur le bitume, je jetais des coups d'œil incessants autour de moi afin de vérifier que je n'étais pas suivie et je tendait l'oreille afin de m'assurer qu'aucun bruit de pas ne supplantaient les miens.
Une fois arrivée aux abords du motel, je me rendis compte que l'on se trouvait au milieu de nulle part, et qu'il n'y avait pratiquement aucun signe de civilisation en vue, à part un minuscule restaurant qui était bord de la route. Je me demandais même si un facteur pourrait passer dans un endroit pareil.
Je décidais d'entrer dans le restaurant, qui était sans mentir, peuplé de 3 personnes tout au plus. Je me dirigeais sur le comptoir et m'assis sur le haut tabouret, sans pour autant retirer ma capuche.
Une femme d'à peu près une quarantaine d'années se pointa derrière le comptoir, une carafe de café remplie dans la main, son badge placé sur sa poitrine indiquant le nom de "Becky".

- Je te sers quelque chose mon chou ? Demanda-t-elle d'une voix rauque.
- Pancakes et sirop d'érable s'il vous plait.

Il ne lui fallu que quelques minutes afin qu'elle ne se ramène devant moi afin d'y déposer son assiette devant mes yeux. J'y sortis mon enveloppe de l'intérieur de mon manteau.

- Dites, vous savez où est-ce que je pourrais poster ça ? Lui demandais-je en désignant  l'enveloppe.

Elle me fixa quelques secondes avec ses petits yeux maquillés d'un fard à paupière violet qui ne faisait qu'accentuer ses cernes.

The Price Of LibertyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant