Chapitre 13 : calme psychotique

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Du sang ? Dans l'Octacanyon ? Comment cela se fait ? Et ce hurlement qui troubla ce silence, qui en était l'auteur ?

Je me raidis. Je compris. Si le camp de l'armée était aussi silencieux, alors il devait il y avoir un problème. Et ce problème, c'était...

Je suffoquai. Le destin s'acharne. Et il sévit toujours. Les évènements de Chromapolis ont complètement quitté ma mémoire en même temps que je quittai ma ville natale. Et voilà que le tueur revient, persistant. On ne pouvait pas empêcher une mouche de bourdonner, les Inklings de se battre avec de la peinture, mini-Charbitre de nous faire perdre et un tueur, de tuer.

Un silence pareil n'était pas anodin. Il y avait une cause à cela. Nous l'avions bien compris. Si le site est quasiment désert, c'est à cause, de cet être, maléfique, sanguinaire, dont on ne connaît toujours pas le vrai visage. Cet individu, qui jouit de voir du sang couler, de voir des âmes s'évaporer et un corps s'effondrer pour subir une mort lente et douloureuse.

Il a tué les soldats, par l'intérieur ! Ce qui signifiait que les Octariens étaient étrangers à ce requiem, cette malédiction qui frappe le monde Inkling. Le lieu semblait calme et paisible, mais il était aussi désert et donnait un air d'hostilité.

Et le cri provenant de le tente, cela devait donc sortir de la gorge de l'agent 3, et nous voyions, tel un ruisseau, du sang qui se frayait un chemin à travers les graviers et les reliefs de la boue. Ce ruisseau avait une origine. Elle provenait d'un corps, dont l'âme est désormais disparue, dissoute, désintégrée, défaite et diluée. La tente était occupée des agents 3 et 4, ce qui voulait dire que...

J'ignorais pourquoi, mais je restai cette fois relativement calme, ma passivité m'étonna moi-même. Je pus conserver mon sang-froid. Je fus le premier à entrer dans la tente, suivi de mes camarades et d'autres Inklings.

Je me tus, dans cette ambiance qui manquait énormément de décibels. L'agent 3 était agenouillé, devant un matelas. Et sur ce matelas gisait un corps. Nous aurions pu croire qu'il dormait mais la présence de multiples contusions, de plaies rouge et de signes de lutte indiquait l'absence d'un signe de vie. Ce corps appartient, ou plutôt appartenait, à une personne peu commune, qui contribua à la survie des calamars mutants. Il s'agissait, vous l'aurez deviné, de l'agent 4...

L'agent 3 affichait sur son visage, une mine grisâtre, encore plus sombre qu'elle ne l'est en temps normal. Et le teint que colorait l'agent 4 n'était pas gris, il était rouge, écarlate, comme ce sang. Ce mot qui résonne dans ma tête et me parcourt le corps sous la forme d'un frisson.

Comme le teint de la peau de la victime n'avait pas encore perdu ses couleurs, et que du sang ressortait toujours, alors son meurtre ne se déroula pas il y a très longtemps.

Nous étions sidérés, désemparés par cette perte.

« Attendez, il y avait avait plusieurs flaques de sang, ça voudrait dire que... »

Nous nous retournâmes. Le raisonnement que Phœnix vient de nous faire part était juste, et le sang qui s'était répandu de part et d'autre du campement ne provenait sûrement pas uniquement de l'agent 4. Ce qui signifiait que...

Je voulus parler. Ma bouche s'entrouvrit, mais aucun son se manifesta au fond de ma gorge.

Une Inkling ne tarda pas à s'introduire, la mine étonnée et épuisée. Elle n'avait point besoin de communiquer, vu l'expression qui ressortait de son visage.

Xendor la coupa instantanément :

« - Nous arrivons, ne vous en faites point.

- Très bien, répondit l'Inkling, quelque peu désorientée par le réflexe immédiat de cette personne qu'elle n'avait jamais aperçue auparavant, je reste à la sortie de la tente. »

L'agent 3 se releva peu à peu, il se forçait à paraître un peu plus naturel, mais ses yeux embués, son visage sombre et déconfit ainsi que sa posture désormais courbée trahissait son noble vouloir. Il articula :

« Allons-y, il faut aller voir de ce qu'il ce passe à l'extérieur... »

Nous hochâmes la tête. L'agent 3 se devait de conserver la tête froide, et se leva.

Nous sortîmes. L'Inkling nous attendait. Elle nous fit signe :

« Lorsque je sortis de ma tente, je me dirigeai, comme à l'accoutumée, vers la corniche. Mais je trébuchai. À terre, je me rendis compte que je n'avais pas glissé sur une pierre quelconque ou une simple flaque de boue. C'était un fluide visqueux et cramoisi. Racontait-elle en montrant son pantalon sali. Elle provenait de la tente avoisinante. Lorsque j'entrai, j'aperçus un individu, toujours couché sur son matelas. Je pensai qu'il était toujours endormi, mais cette hypothèse était sûrement fausse. Je voyais sur son dos, le même liquide. J'en déduisai que c'était du sang coagulé. »

Elle ne semblait point affolée par cela, simplement désorientée, ce qui prouvait que les soldats ont un véritable mental de fer.

Je déglutis. Alors plusieurs personnes ont été tuées durant cette nuit. Il s'agissait cette fois d'un Inkling dont les coups de couteau restaient visibles, lui transperçant le dos. Mais il était déjà sombre, le sang ne jaillissait point de la victime, contrairement à l'agent 4, qui saignait encore.

Après quelques appels de d'autres Inklings, qui nous expliquèrent tous la même chose, nous comprîmes, peu à peu, au fur et à mesure que des Inklings, dont les visages emplis de détresse ou d'étonnement, viennent, que les deux tiers du camp fut éradiquée durant une seule et même nuit...

Je ne comprenais toujours pas notre réaction. Nous étions calmes, posés, et nous aidions les Inklings. Lorsque ce remue-ménage prit fin, l'agent 3 fut satisfait de nous, et malgré son choc après la mort de son ami, il nous remercia et nous félicita en personne.

Cela ne changeait toujours pas mon ressentiment.

Je comprenais de moins en moins. Le nombre de victimes à déplorer augmentait sans cesse, mais mon attitude restait réfractaire. Xendor était étrangement calme également, ainsi que Phœnix.

Je remarquai un détail que je fis part à tout le monde, enfin, ce qu'il en restait : les victimes sont mortes, bien sûr, mais soit depuis un moment assez long, soit depuis quelques instants, tous.

L'arme chromatique [Splatoon]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant