POINT DE VUE H -
J'ai cogité toute la nuit sur la déclaration que m'a faite Paul sur l'incendie. Je me souviens que Paul s'attirait pas mal d'ennuis mais de là a être menacé de mort... Ça ne lui été jamais arrivé. Qui peut bien lui en vouloir autant ?
Alors que mes réflexions tournoyaient dans ma tête sans pouvoir les arrêter, des coups retentirent à la porte d'entrée. Il est à peine dix heures, je me demande qui ça peut être.
Je me lève, les cheveux en pagaille et le teint blafard, ainsi que vêtue d'un simple t-shirt long. J'ouvre la porte, laissant passer juste ma tête et découvre Tobias, un sourire sur les lèvres.« Salut H. »
Il ne me laisse pas répondre et dépose ses lèvres sur les miennes, me pressant ainsi contre lui puis contre le mur juste près de la porte qu'il a refermé. Son entrain est si fort qu'il m'est impossible de le repousser, et son baiser ne finit pas. Je me sens perdue.
« Paul est là ? me demande-t-il lorsqu'il s'est enfin détaché de moi.
-Euh oui, il dort encore. Mais qu'est-ce qu'il se passe Tobias ? Pourquoi tu fais ça ?
-Ben... je préfère qu'on ne parle pas mais qu'on agisse. »
Il saisit ma nuque et m'embrasse à nouveau, me poussant vers le canapé avec une force pressante. Tobias n'est pas dans son état normal.
« Arrête, mais putain qu'est-ce que tu fais ?! m'énervai-je en le stoppant d'une main sur son buste.
-Laisse moi faire... Ne pose pas de question.
-Je ne veux pas, arrête. Explique moi ce qu'il se passe. »
Tobias respire fort, il a les mains qui tremblent et les yeux brillants. Il me susurre « Pardonne moi » avant de me bousculer pour que j'atterrisse contre une masse qui m'entoure de ses bras plein de muscles. Le canon d'un pistolet se pose avec douceur contre ma tempe.
Je suis prise de vertiges et n'arrive pas à détourner les yeux de Tobias, à quoi joue-t-il ?L'homme qui me serre porte une cagoule, ne laissant alors apercevoir que ses yeux d'un noir corbeaux. Il a une telle force que son étau parvient presque à me couper le souffle.
« Je vais chercher Paul... Ne bouge pas et ne crie pas H... S'il te plaît. » me supplie Tobias en reculant, je me contente de le dévisager.
Les secondes semblent être des heures, et mon état d'anxiété et de claustrophobie augmente au fil du temps. Tobias revient avec Paul qui a les yeux encore collés par le sommeil. Il est en caleçon orange vif cette fois-ci.
À la vue de ce spectacle, le visage de Paul se réveille et se durcit.« Tobias c'est quoi ce merdier ? crache-t-il.
-Je suis désolé mec... J'y suis pour rien. »
L'homme me tenant semble sortir de son état de marbre. Il appuie un peu plus fort son flingue contre ma tête, m'obligeant à déployer un peu mon cou. Je me concentre sur ma respiration, tentant de garder mon sang froid.
« Attache le Tobias. ordonne l'homme. Et je te conseille de te laisser faire Paul. » poursuit-il, comptant sur l'influence du pistolet.
Tobias est en sueur, ses mains tremblent si fort qu'il a du mal à saisir la corde que lui tend l'homme. Je crois même que ses larmes se mêlent aux gouttes dégoulinant sur son front.
Paul se met à genoux suite aux ordres du monstre derrière moi, et se laisse faire, étonnement calme tandis que je perds patience tellement mon état de nervosité monte.« Ok... Maintenant prenons le temps de parler... Je sais pas ce que tu veux, mais je voudrais juste que tu libères Harmony et ensuite on s'entretient tous les deux. articule Paul, prenant le temps de mâcher chacun de ses mots.
-Oh non Paul, c'est tellement plus marrant comme ça... Avec des menaces, tu peux faire ce que je veux. »
Mon cerveau est en plein agitation, je cherche désespérément une issue mais tous mes plans ont une faille. Cet homme est bien trop fort pour que je puisse me libérer de son étau, et maintenant que Paul est attaché, la tâche est encore plus difficile. Il reste Tobias, prostré, là à quelques mètres, encore libre de ses mouvements. Mais... Est-il vraiment de notre côté après toutes ces manigances ?
« Qu'est-ce que je peux faire pour toi ? demande Paul, plutôt décidé à la jouer en douceur.
-Changer de froc peut-être, celui-ci est vraiment immonde. »
Le visage de Paul reste intact, il a un incroyable contrôle sur lui-même.
« Ok... Alors détache moi pour ça. rétorque-t-il.
-J'ai soif, sers moi un coca bien frais Tobias. Attention à toi s'il y en a pas dans le frigo. »
Une sueur froide dégouline le long de ma colonne vertébrale, je ne me souviens plus... C'est Paul qui a fait les courses pour la dernière fois. Pourtant, ce serait bien la première fois que mon frigo serait dénué de coca.
Tobias ouvre la porte et pour mon plus grand soulagement, en sort une canette. Il la verse en respirant profondément dans un grand verre qu'il lui apporte en tremblant.
L'homme est alors obligé de desserrer son étreinte, me laissant la liberté de lui asséner un coup dans la gorge. C'est Tobias qui me l'a appris durant les entraînements.
Il suffoque quelques secondes mais sa force est inhumaine, il m'a très vite rattrapée par les cheveux et a logé de nouveau son flingue mais cette fois-ci dans mon cou. Les débris de verre jonchent à nos pieds, le coca se mêlant aux fragments... le choc que je lui ai causé lui a fait lâcher le soda.
Ses yeux se sont transformés en un trou noir vertigineux... Je n'aurais peut-être pas dû l'énerver.« Lâche la, elle n'a rien avoir avec notre histoire. » reprend Paul, s'étant levé.
Notre histoire ? Paul a-t-il déjà eu affaire à cet homme ?
« Maintenant si. » rétorque sévèrement l'homme.
Il tient toujours fermement mes cheveux, et d'un coup sec, les utilise pour me projeter contre le bar. Sa force me déséquilibre et je m'effondre au pied d'un tabouret.
L'homme ne s'arrête pas là, il attrape Paul par le cou et le plaque contre le mur, faisant trembler le tableau à quelques centimètres de sa tête.
Tobias s'agenouille près de moi et saisit précipitamment ma main.« Tobias emmène la. On règle ça plus tard. » lui ordonne Paul.
Il s'exécute en me prenant fermement le bras, je tente en vain de me libérer. Je ne veux pas abandonner Paul, qu'est-ce que l'homme va-t-il lui faire ? Je me débats mais Tobias a une poigne puissante et parvient à me hisser hors de mon appartement.
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Il est temps de rallumer les étoiles
FantasyJe hurle à moi-même de le rattraper, de le retenir, de le raisonner et de le reconquérir une bonne fois pour toute mais mes doigts restent encrés dans ce fauteuil préhistorique. Ma voix ne suffit pas, elle s'effondre de tout son poids dans le loint...